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HISTOIRE GEOGRAPHIE CITOYENNETE

cours de base

Naissance du monde musulman - 5e - 2010

22 Novembre 2009, 17:28pm

Publié par histege

 

      NAISSANCE DU MONDE MUSULMAN

 

Chap 2 p. 26-43

 

I.                  MUHAMMAD FONDE UNE NOUVELLE RELIGION

 

La lecture du texte de Tabarî permet de comprendre comment Muhammad est devenu un prophète.

 

L’événement se place dans la péninsule arabique (dans la région du Hedjaz), dont la majeure partie est désertique. Les hommes sont essentiellement nomades. Une partie sont sédentaires et vivent, par exemple, dans des cités-oasis comme La Mecque.

Politiquement : deux empires au Nord (byzantin et perse), quelques petits royaumes, des cités et surtout des tribus (petit peuple disant descendre d’un ancêtre unique).

Religieusement : la plupart des Arabes sont polythéistes (plusieurs dizaines de divinités : Allah, déesse Al-‘Uzza…) ; une minorité est monothéiste, soit juifs, soit chrétiens. Au nord, du côté de la Perse, s’exerce l’influence du mazdéisme (dieu Ahura Mazda, manichéisme, rôle de Zoroastre).

 

Muhammad (ou Mahomet, terme sous lequel il est le plus connu en français, après avoir transité par le turc) est un Arabe de la Mecque, né vers 570, tôt orphelin et élevé par son oncle. Il doit travailler comme caravanier, notamment pour une riche marchande qu’il épouse par la suite, Khadidja. Dans un univers polythéiste, il fait partie d’un groupe qui tend vers le monothéisme (les hunafâ).

 

En 610, il raconte avoir rencontré l’ange Gabriel sur le mont Hîra : ce dernier lui annonce qu’il n’existe qu’un seul dieu, Allah qui l’a choisi pour être son prophète (un homme choisi par un dieu pour être son porte-parole auprès des autres hommes) auprès des hommes. C’est la révélation.

 

     Mais, les habitants de La Mecque refusent de le suivre. Il doit se réfugier dans l’oasis de Yathrib, future Médine, en 622 : c’est l’hégire (« émigration », « fuite »), date choisie comme point de départ d’un nouveau calendrier par les musulmans.

     Une longue guerre se déclenche entre les musulmans et les polythéistes. En 630, Muhammad entre en vainqueur à La Mecque : il fait détruire les idoles (statues des dieux), comme Moïse, sauf la pierre noire, apportée dit-on par le premier monothéiste, Abraham. C’est un objet de pèlerinage qui sera maintenu.

     Muhammad meurt en 632. La plus grande partie de l’Arabie est devenue musulmane. Mais, un problème se pose : qui choisir comme calife, successeur de Muhammad (c’est-à-dire légitime pour exercer le pouvoir religieux et politique sur l’ensemble des musulmans) ? Deux camps se dessinent définitivement (jusqu’à aujourd’hui) :

-         les chiites : partisans de ‘Alî (neveu et gendre de Muhammad), puis de ses descendants

-         les sunnites : partisans d’Abû Bakr (1er calife), puis de Muawiyya.  

 

II. QU’EST-CE QUE L’ISLAM ?

 

islam = « soumission à Dieu » (c’est-à-dire croyance dans l’existence d’un dieu unique, avec obéissance à son égard).

musulman = croyant de l’islam (muslim en arabe). (rq : par extension, tout croyant monothéiste).

 

Le Coran

 

L’ensemble des paroles d’Allah, transmises successivement par l’ange Gabriel à Muhammad, est mis par écrit en 653 sur ordre du calife Othman pour former le livre sacré des musulmans, appelé Coran (c’est-à-dire « récitation » en arabe) : rédigé en arabe, il est constitué de 114 sourates (chapitres), regroupant des versets (prose poétique).

Ensuite, se sont ajoutés les hadiths, c’est-à-dire l’ensemble des paroles et des actes de Muhammad, qui sert d’idéal religieux et humain à tout musulman.

Le Coran et les hadiths forment la tradition, c’est-à-dire la base de la religion, de la loi religieuse (sharia) et de la vie sociale des musulmans.

 

Pour les musulmans, le Coran se place dans la continuité de la Bible :

         - Torah (« Ancien Testament) des Hébreux/juifs

         - Évangiles (« Nouveau Testament) des chrétiens

         - Coran (« Dernier Testament »).

C’est donc l’histoire du monothéisme qui se poursuit, révélée par la succession des prophètes hébreux (Abraham, Moïse…), chrétiens (Jean-Baptiste, Jésus) et musulman (Muhammad). Muhammad est considéré alors comme le terme du cycle de la prophétie (dernier des prophètes, « sceau des prophètes »).

 

 

hébreu

chrétien

(en français)

musulman

(en arabe)

nom du dieu unique

Yahwé/Elohim

Elohim

Allah

nom de quelques prophètes

Abraham

Abraham

Ibrahim

Moshe

Moïse

Moussa

Yoshua

Jésus

Aïssa

 

L’attitude des musulmans se marque par la :

            - tolérance à l’égard des juifs et des chrétiens (qui forment avec les musulmans les gens du Livre, Ahl al-Kitâb), mais avec soumission à un impôt particulier

            - lutte contre les adeptes des religions non-monothéistes, en particulier les polythéistes et les animistes : obligation de se convertir à l’islam (sinon peine de mort ou fuite).

 

Les piliers de l’islam

 

Pour être musulman, il faut suivre les 5 piliers :

         ● le 1er est fondamental : profession de foi (shahada ou « témoignage ») : être monothéiste (croire en l’existence d’un dieu unique, Allah) et croire en la prophétie (de Muhammad), ce qu’indique l’expression : « il n’y a de dieu que dieu et Muhammad est son prophète ».

         ● ensuite :

                   - 2e : prière (salât) : prier 5 fois par jour en direction de pierre noire à La Mecque

                   - 3e : ramadan (carême) : jeûner pendant le mois de ramadan, c’est-à-dire s’abstenir de boire et de manger du lever au coucher du soleil

              - 4e : aumône (zakkât) : donner aux pauvres (charité)

              - 5e : pèlerinage (hâjj) : aller en pèlerinage à La Mecque (si possible).

 

Il est des obligations et des interdictions supplémentaires : ne pas manger de sang, de porc, des animaux tués accidentellement (non sacrifiés) ou sacrifiés par des païens (polythéistes), ne pas boire d’alcool, ne pas jouer au jeux de hasard…

Un musulman peut avoir jusqu’à quatre femmes à condition d’être juste avec elles.

 

Un lieu de culte : la mosquée

 

         Schéma de la mosquée de Kairouan (Tunisie).

 

La mosquée (masjid, jama’â) est le lieu de culte des musulmans. Muhammad  a recommandé aux musulmans de se réunir le vendredi pour prier ensemble. Dès le VIIe siècle, des mosquées sont construites sur le modèle de celle qu’il a fait construire à Médine. Elles sont avant tout des lieux de prière. Mais, peuvent s’y ajouter un enseignement religieux (école coranique ou université, madrasa), un tribunal (où le cadi rend la justice) et devenir un lieu d’hébergement pour les pauvres et les voyageurs.

-         muezzin (muaddîn) : homme qui appelle les musulmans à la prière, du haut du minaret

-         imâm : directeur de la prière

-         mirhâb : niche pratiquée dans le mur de la qibla, qui indique la direction de la pierre noire (La Mecque)

-         minbar : chaire (en pierre ou en bois) sur laquelle l’imâm prend la parole.

 

III. UN GRAND DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET CULTUREL

 

1. L’empire musulman

 

         Carte de l’empire musulman.

 

         Les conquêtes sont vastes et rapides (voir carte) :

-         supériorité militaire de la cavalerie arabe, dirigée par d’excellents généraux

-         enthousiasme des Arabes qui sont devenus musulmans pour étendre la nouvelle religion par la guerre sainte (le jihâd, « l’effort » pour croire en dieu).

-         importance des conversions à l’islam pour les peuples vaincus (Syriens, Égyptiens, Persans, Berbères…)



Période

Règnes ou dynasties

Capitale

632-661

Rashidûn

La Mecque

661-750

Omeyyades

Damas

750-1258

Abbassides

Bagdad

 

L’empire contrôle le passage entre l’Asie, l’Afrique et l’Europe.

 

2. Le cœur du commerce mondial

 

         L’empire musulman devient le cœur du commerce mondial. Il s’enrichit grâce au commerce  (épices, or, tissus, esclaves…). Sur les routes de campagne, on poste des caravansérails (fundûq) où s'échangent les marchandises. Grâce au commerce, les villes (médinas en arabe) s’enrichissent et se développent. Des villes nouvelles sont créées (Bagdad, Kairouan, Le Caire…).



BAGDAD AU XIIe SIECLE : UNE VILLE PROSPÈRE

 

            La ville s'étend sur les rives du Tigre à l'est et à l'ouest. Sur la rive occidentale, elle est entièrement en ruine. C'était la partie de la cité peuplée en premier. Sur la rive orientale, les constructions sont récentes. Néanmoins, Bagdad comporte dix-sept quartiers en dépit des ruines : chaque quartier est une ville isolée où se trouvent deux ou trois bains, et dans huit quartiers se dressent des mosquées où est célébrée la prière du vendredi. [...] D'ordinaire, il y a deux ponts sur le Tigre : l'un près des palais califiens et l'autre en amont. La traversée du fleuve est continuelle à cause du nombre de gens qui veulent le franchir. [...] Entre [le quartier d'] ash-Shâri et le quartier de Bâb al-Basra se trouve la marché de l'hôpital, petite ville qui renferme l'hôpital célèbre de Bagdad qui se trouve sur la rive du Tigre. Les médecins y donnent des consultations tous les lundis et jeudis : ils examinent les malades et leur prescrivent le traitement approprié. Ils ont sous leurs ordres des aides qui sont chargés de préparer les remèdes et les régimes. L'hôpital se présente comme un grand palais qui comporte des salles et des appartements avec toutes les commodités des logis princiers. L'eau provient du Tigre.

            Il serait trop long de donner tous les noms des quartiers de Bagdad, toutefois citons al-Wasîtiyya entre le Tigre et un bras de l'Euphrate qui se jette dans le Tigre. On y apporte tous les produits des régions arrosées par l'Euphrate. [...] Citons encore les quartiers suivants : al-'Attabiyya où l'on fabrique les étoffes du même nom qui sont en soie et coton de différentes couleurs [...]

            Sur la rive occidentale se trouvent des vergers et des jardins d'où sont exportés les fruits vers la rive orientale. Celle-ci est actuellement la résidence du calife, ce qui suffit à son honneur et à sa gloire. Les palais califiens se trouvent à l'extrémité de la ville orientale dont ils occupent le quart ou davantage, car tous les Abbassides vivent retirés dans ces palais, n'en sortent pas et jouissent de pensions considérables. [...]

            La rive est de Bagdad possède des marchés importants fréquentés par une foule innombrable dont Dieu, très-haut, seul connaît le nombre. [...]

            Dans la ville les bains sont innombrables. Un cheikh nous a dit qu'ils sont environ 2000 sur les deux rives. La plupart sont enduits, murs et plafonds, de bitume qu'on prendrait pour du marbre noir poli [...].

            Les mosquées secondaires sur les rives est et ouest ne sauraient être évaluées et comment seraient-elles dénombrées ? On y compte environ trente madrasas toutes sur la rive est et toutes aussi belles que de superbes palais. [...] Ces madrasas bénéficient de legs pieux importants et d'immeubles de mainmorte dont jouissent les juristes qui y professent et avec lesquels sont entretenus les étudiants. Les madrasas et les hôpitaux de cette ville ont acquis un grand honneur et une gloire durable.

 

Ibn Jubayr, Relation de voyage, dans Voyageurs arabes, Paris, Gallimard, coll. La Pléiade, 1995.

 

            Ibn Jubayr (1144 ou 1145-1217) est un Arabe originaire d'Andalousie (Espagne) ; sa famille s’est installée en 740 à Sidonia. Homme pieux et instruit, secrétaire du gouverneur de Grenade, il entreprend le pèlerinage à La Mecque. Il quitte Grenade le 3 février 1184 et y est de retour le 25 avril 1185. Il a laissé un récit de son voyage, qui l’a mené à travers l'Égypte, l'Irak, la Perse, le Royaume franc et la Sicile.

 


Le cas de Bagdad :

-         créée en 762 selon un plan géométrique : « ville ronde »

-         connaît une grande extension en suite comme capitale de l’empire

-         trois fonctions principales :

        - centre politique : palais où résident le calife et le gouvernement

        - centre religieux : grandes mosquées et universités religieuses (madrasas)

                - centre commercial : souks (marchés couverts où les boutiques sont regroupées par spécialité).

 

3. L'humanisme arabe

 

C'est une période de dynamisme culturel. Les savants musulmans :

1) recueillent l’héritage culturel des Grecs (mathématiques, philosophie — en particulier Aristote —, médecine), des Romains (médecine), des Persans et fait des emprunts à l’Inde (mathématiques : les chiffres « arabes » sont en réalité indiens, astronomie, mysticisme), la Chine (papier, boussole, poudre…).

2) réalisent de grands progrès scientifiques : 

-         mathématiques : usage du zéro, algèbre

-         astronomie : étude de la lune et des étoiles, calcul de la circonférence (terre ronde)

-         médecine : Avicenne (Ibn Sina), Averroès (Ibn Rushd), Ghazi… Pratique de l’anesthésie, de la ligature des artères (pour bloquer les hémorragies), opération des yeux (cataracte…).

-         géographie : Al-Idrisi rédige le premier livre de géographie sur l’Europe ; Ibn Battuta (voyageur qui parcourt une part importante de l’Afrique, de l’Asie et de l’Europe)

-         histoire : Ibn Khaldun (historien et sociologue qui cherche à expliquer les événements et les conduites des hommes de manière rationnelle)

-         philosophie : Al-Ghazzali, Averroès.

3) diffusent les progrès techniques :

-         noria : roue à aube qui permet d’amener l’eau à un niveau plus élevé pour assurer l’irrigation de terrains jusqu’alors incultes

-         usage de la boussole, du gouvernail d’étambot et de l’astrolabe pour les déplacements terrestres et la navigation maritime.

4) sont à leur tour l’objet d’emprunts, notamment de la part des Européens, à travers l’Empire byzantin, l’Italie du Sud et l’Espagne. Les langues européennes, particulièrement l’espagnol, en portent la trace. Le français compte près de 2500 mots d’origine arabe : sucre, café, tasse, magasin, jupe, abricot, alcool, artichaut, cafard, coton, gazelle, momie, raquette, sarbacane, zéro, chiffre, orange…

 

L’HUMANISME ARABE – IXe-XIVe SIECLES

 

« Car l’humanisme s’intéresse à tout ce qui élargit les horizons et les activités de l'esprit humain. Il est donc nécessaire de propager la connaissance de toutes les cultures et les traditions de pensée produites par les hommes au cours de l'histoire de l'humanité. Or, il s'est trouvé des historiens qui ont longtemps ignoré l'humanisme d'expression arabe qui s'est développé et propagé dans tout l'espace méditerranéen entre 800 et 1300 environ, c'est-à-dire bien avant le mouvement humaniste parti d'Italie. L'attitude humaniste s'est particulièrement affirmée à Bagdad, Ravy (actuelle Téhéran), Ispahan, Kairouan, Cordoue, Tolède... aux IXe-Xe siècles pour des raisons que l'histoire de la pensée dans l'espace méditerranéen incluant les pays du Sud et de l'Est de le Méditerranée doit désormais enseigner aux lycées pour montrer la continuité historique de la pensée philosophique grecque en interaction forte avec les pensée théologiques juive, chrétienne et musulmane depuis l'époque lointaine d'Alexandre et plus encore quand le message de Jésus de Nazareth a été transmis en langue grecque par les Évangélistes, puis les Pères de l'Église syriaque, autre langue sémitique comme l'hébreu et l'arabe.

     Peu d'Européens ignorent le mot si souvent cité de Térence : « Rien de ce qui est humain ne m'est étranger ». Mais combien connaissent le nom d'Abû Hayyân Tawhîd [mort après 1009] et son oeuvre magistrale consacrée à l'idée humaniste que « l'homme est un problème pour l'homme » ? On peut parler d'une ignorance institutionnalisée en Europe humaniste à l'égard de la phase médiatrice d'un humanisme d'expression arabe développé et vécu en contextes islamiques dans ce même espace méditerranéen où s'enracinent les valeurs fondatrices de l'identité européenne. »

 

     Mohamed Arkoun (historien de l’islam), « Humanisme », p. 45-46, dans L’idée républicaine aujourd’hui. Guide républicain, CNDP, Ministère de l’éducation nationale, Delagrave, 2004, p. 45-46.

Rq : l'humanisme arabe s'entend ici dans un sens linguistique ; y concourent des savants arabes, persans, musulmans, juifs, chrétiens... qui s'expriment en langue arabe. 


VOCABULAIRE

ablutions : toilette rituelle (se laver et se purifier le corps)

caravane : marchands qui se déplacent en groupe.

révélation : ensemble des vérités surnaturelles qui fondent les religions monothéistes (révéler = dévoiler aux hommes l’existence d’un dieu unique).

prophète : homme choisi par un dieu pour transmettre sa parole aux hommes

hégire : émigration

islam : religion des musulmans (adeptes d’Allah et de Muhammad)

musulman :  croyant de l’islam.

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L'URSS à l'époque de Staline

2 Novembre 2009, 22:42pm

Publié par histege

L’URSS SOUS STALINE

 

 

I.                  LA NAISSANCE DE L’URSS

 

         Depuis octobre 1917, les bolcheviques (communistes) sont au pouvoir sous la direction de Lénine. Ils réussissent à sauver la révolution par la victoire dans la guerre civile contre les royalistes et leurs alliés (Britanniques et Français).

         1922 : la Russie devient URSS (Union des républiques socialistes soviétiques) : c’est un Etat fédéral regroupant 15 républiques (carte p 49), mais dominé par la république de Russie et les Russes.

 

         La situation économique est préoccupante, en raison des conséquences de la première guerre mondiale, de la guerre civile et de la crise : grave famine (au moins de 2 millions de morts). Lénine décide de faire un pas en arrière, par le retour à un peu de capitalisme (liberté d’entreprise) : les fermes, l’artisanat et la petite entreprise peuvent exister. C’est la NEP (Nouvelle Politique Economique) mise en place en 1921. Quels en sont les résultats ?

-         demi-succès : la production repart, de « nouveaux riches » apparaissent (paysans riches : koulaks ; commerçants et petits industriels dans les villes : nepmen).

-         mais le niveau de production de 1914 n’est pas retrouvé (c’est le cas d’autres États comme la France).

 

         Lénine meurt en janvier 1924 (cancer), sans avoir préparé sa succession. Staline réussit à prendre la tête du parti communiste et donc de l’Etat. Il élimine ses principaux adversaires : Trotski est d’abord emprisonné, puis exilé et enfin exécuté en 1940…

         Staline veut poursuivre la révolution, mais uniquement en URSS.

 

II.                LA COLLECTIVISATION DE L’ECONOMIE ET DE LA SOCIETE

 

Staline veut construire une société communiste, qui servira d'exemple fondateur dans l’histoire. Le bien-être et la puissance passent par l’économie, qu’il faut rendre entièrement communiste. En 1928, il met fin à la NEP. L’instrument du développement est le plan quinquennal (1929-1933 : 5 ans), avec trois objectifs à atteindre :

1)     faire disparaître toute trace de capitalisme

2)     collectiviser les terres pour passer d’une petite agriculture paysanne à une grande agriculture mécanisée

3)     industrialiser le pays pour en faire une grande puissance industrielle.

 

1) La collectivisation des terres

 

La propriété individuelle (ou privée) est supprimée et remplacée par la propriété collective (ou publique, étatique, nationale). Dans les campagnes, cela se traduit par la création de :

- kolkhoses : les terres sont gérées collectivement par des communautés paysannes (un ou plusieurs villages). Chaque paysan, devenu ouvrier agricole, reçoit un salaire, une maison et un petit lopin de terre (jardin).

- sovkhoses : les terres sont exploitées dans le cadre de grandes fermes mécanisées. Tout appartient à l’Etat : terres, bâtiments, machines et cheptel. L’ouvrier agricole ne reçoit ici qu’un salaire.

 

La majorité des paysans, qu’ils soient riches (koulaks) ou qu’ils aient reçu des terres en partage sous Lénine, refusent la collectivisation :

- abattage des animaux

- émeutes.

Ces dernières sont violemment réprimées par le gouvernement (police et armée) : tueries, exécutions et déportation de familles. On estime à près de 2 millions le nombre des koulaks arrêtés et internés dans des camps de travail, appelés goulags.

À l’issue du premier plan quinquennal, en 1932, la collectivisation est pratiquement achevée : les kolkhoses représentent 70 % des terres et les sovkhoses 10 %.

 

2) L’industrialisation

 

Staline veut faire de l’URSS un grand pays industriel : industrialisation à marche forcée avec construction de grands complexes industriels (combinats), avec des usines (aciéries…), de barrages et de centrales électriques…

 

3) Bilan

 

En 1940 :

1) l’agriculture n’a pas eu de grands résultats (collectivisation)

2) l’industrie s’est fortement développée : l’URSS passe pour être désormais la 3e puissance industrielle du monde.

3) la société est bouleversée :

- les paysans individuels et les bourgeois ou grands propriétaires terriens ont pratiquement disparu

- les paysans kolkhosiens, les ouvriers et les employés sont désormais les plus nombreux.

Le rêve de Karl Marx d’une société sans classe ne s’est pas réellement réalisé, car un fossé s’est creusé entre le peuple (paysans, ouvriers et employés) et une nouvelle catégorie sociale : l’intelligentsia (dirigeants, fonctionnaires, intellectuels).

 

III.             UNE DICTATURE À CARACTÈRE TOTALITAIRE

 

L’URSS à l’époque de Staline est une dictature, qui prend un caractère totalitaire. Celle-ci repose principalement sur :

1)              la domination d’un seul homme : Staline qui cumule tous les pouvoirs (chef du parti et chef de l’Etat). En 1934, il élimine les derniers dirigeants de l’époque de Lénine dans de faux procès (Zinoviev, Kamenev, Boukharine…) et bientôt les chefs de l’Armée rouge. Un culte de la personnalité est organisé autour de lui. Il est considéré comme un demi-dieu, un soleil, un sauveur… (voir poème p. 53), bienfaiteur du peuple (« petit père des peuples »).

2)              la domination d’un seul parti : parti bolchevique ou communiste, qui forme le cœur de l’État. Les autres partis, considérés comme bourgeois, sont interdits. La « démocratie » ne peut s’exercer qu’à l’intérieur du parti, selon la théorie de la « dictature du prolétariat » (gouvernement des ouvriers), définie par Marx.

3)             l’utilisation de tous les moyens de l’État pour encadrer et contrôler les individus et la société

4)              la domination d’une idéologie : n’est autorisée que la pensée officielle et unique, définie par Staline et le parti communiste, appuyée par une active propagande et la censure. Volonté de création d’un homme nouveau, avec pour archétype le révolutionnaire bolchevique.

5)              une police politique (qui prend la suite de celle des tsars sous des noms divers : Tchéka, puis Guépéou, NKVD et KGB) mène une politique de terreur : arrestations, torture, exécutions, déportations…

6)             des camps de travail (et de « rééducation ») nombreux, appelés goulags, concentrent les exclus du régime : tsaristes, bourgeois, koulaks, opposants communistes… La main d’œuvre sert à la mise en valeur du pays. La mortalité est élevée en raison du manque de nourriture et de soin, des maltraitances, de l’épuisement au travail…

 

Totalitarisme : doctrine et politique par lesquelles l’État vise au contrôle total des individus et de la société.

 

Remarques :

-         les historiens ne sont pas unanimes sur le caractère totalitaire de l’URSS de Staline

-         dans tous les cas, il n’est pas possible de la placer sur un pied d’égalité avec le totalitarisme nazi.

 

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Le Proche-Orient antique 6e - 2009-2010

9 Octobre 2009, 17:59pm

Publié par histege

 

LE PROCHE-ORIENT ANTIQUE

 

Histoire

Chap 1 p 12-29.

 

         Le Proche-Orient correspond en grande partie au milieu désertique, traversé par quelques grands fleuves. C’est en bordure des fleuves que les hommes inventent l’agriculture vers 8 000 ans avant J.-C. Une partie des nomades deviennent progressivement sédentaires : apparaissent les premiers villages, puis les premières villes.

         D’abord, il s’agit de comprendre l’organisation des premiers Etats connus.

 

I. LES PLUS ANCIENS ETATS CONNUS DU MONDE

 

1) Naissance de la cité-État en Mésopotamie : l’exemple d’Uruk

 

         Comment s’organise la cité-Etat d’Uruk ?

1)      une ville

o        née de la fusion de deux villages (Kullab et Eanna) à la fin du Ve millénaire avant J-C. Elle devient une véritable ville au IVe millénaire

o       délimitée physiquement par des remparts que la tradition attribue à Gilgamesh : 9.5 km de périmètre pour une superficie de 400 hectares

o       possédant des fonctions complexes :

§         politique : un palais où réside un roi qui gouverne, aidé par des fonctionnaires. Gilgamesh, personnage légendaire qui repose probablement sur une existence historique est le prototype du roi : doté d’une force surhumaine, il passe d’abord pour débauché, orgueilleux et tyrannique, avant d’accéder à la sagesse et de se consacrer au bonheur de son peuple (roi bâtisseur : remparts, canaux…)

§         religieuse (espaces sacrés) et intellectuelle

§         artisanale (transformation des produits) et commerciale : vente des surplus agricoles et des produits de l’artisanat (entrepôts, magasins, marchés).

 

2)      Un vaste territoire formé par la campagne (villages et champs cultivés) et le désert.

 

3)      la ville et le reste du territoire sont unis par des relations de domination et d’échanges : la ville est le centre du pouvoir et le lieu de l’accumulation de la richesse ; la campagne et le désert forment une périphérie dominée et exploitée.

 

4)      La cité-Etat entretient des relations (commerciales, diplomatiques et militaires) avec l’extérieur.
  

Schéma cité-Etat Proche-Orient antique

Schéma d'une cité-Etat du Proche-Orient ancien (hors Egypte)

  

2) Un État pharaonique : l’Égypte

     Vers 3200 avant J.-C., la tradition raconte que l’Egypte est unifiée sous l’autorité du roi Narmer (ou encore Ménès, peut-être son surnom).

 

     Le pharaon (ce terme n’est employé que tardivement, vers 1600 avant JC) est représenté avec des symboles qui indiquent son pouvoir, fortement concentré :

-        pouvoir religieux (sacré) : le pharaon est un homme, mais qui occupe une fonction divine, la royauté, intermédiaire entre les hommes et les dieux. La barbe postiche marque l’immortalité. C’est le représentant des hommes et des dieux sur terre.

-        pouvoir politique : celui de commander (sceptre, bâton de commandement)

-        pouvoir militaire : chef de l’armée (cobra : défense de l’Egypte)

-        pouvoir judiciaire : celui de juger et de punir (fléau)

   

3) Des sociétés hiérarchisées

 

       Les sociétés du Proche-Orient sont généralement hiérarchisées (pouvoir), inégalitaires (richesse) et contrôlées (population). Les fonctionnaires (vizir : sorte de ministre des affaires intérieures, gouverneurs de provinces et scribes) aident le « roi-prêtre » mésopotamien ou le pharaon à gouverner. Le pouvoir est donc également centralisé.


II. LES HOMMES ET LES DIEUX

 

1) Des sociétés polythéistes

 

Les hommes sont polythéistes : ils croient en l’existence de plusieurs dieux. Des milliers chez les Mésopotamiens (avec des religions distinctes) et plusieurs dizaines chez les Egyptiens. Ils forment parfois des groupes, appelés panthéons, voire des familles. Il y a une hiérarchie entre eux ; chacun a un rôle particulier.

 

Les dieux mésopotamiens ont une forme humaine, chose moins fréquente parmi les dieux égyptiens (Rê, Osiris, Isis…). La plupart de ces derniers ont une part animale (Horus : corps d’homme et tête de faucon ; Anubis : une tête de chacal, Apopis : serpent…).

 

Des récits racontent la vie des dieux, que nous appelons aujourd’hui mythes. Le principal caractère des dieux qui les distingue des hommes est qu’ils sont immortels.

Exemple : le mythe d’Osiris. Osiris est un pharaon qui aurait inventé l’agriculture et donné des lois aux Egyptiens. Parti en voyage, son frère Seth en profite pour prendre le pouvoir. A son retour, Seth l’enferme dans un sarcophage et le jette dans le Nil. Sa femme et sœur Isis retrouve le corps. Seth le découpe alors en plusieurs morceaux qu’il disperse dans le Nil. Isis retrouve un à un les morceaux et, aidée du dieu Anubis, lui rend en partie la vie, en le momifiant, mais comme roi du royaume des morts. Horus réussit à venger son père en renversant son oncle Seth : il devient lui-même pharaon.

 

         Voici quelques grands dieux sumériens :

- Anu : dieu suprême, ancêtre de tous les dieux. Son épouse est Ki, la terre. Son temple principal est à Uruk, dans le quartier de Kullab.

- Inanna (Ishtar) : déesse de l’amour, de la sexualité et de la guerre. Elle est la compagne ou l’associée d’Anu. C’est la déesse dominante et possède son temple principal à Uruk, dans le quartier de l’Eanna. Elle a le pouvoir de tout inverser.

-        Enlil : « dieu de tous les pays », il a créé la terre et l’a séparée du ciel. Dieu du vent, il est à la fois bénéfique et maléfique. C’est lui qui a provoqué le déluge pour faire périr les hommes.


LE DELUGE

 

Une version sumérienne (vers 1700 avant JC) raconte que cinq villes saintes (précédemment créées : Eridu, Badtibira, Larag, Sippar, et Shuruppak) sont frappées par un déluge qui détruit l’humanité pendant 7 jours et 7 nuits. Seul le roi Ziusudra (« celui qui a la vie longue ») réussit à y échapper et reçoit l’immortalité avec le droit de résider dans l’île de Tilmun (aujourd’hui Bahraïn) :

 

« (...) les dieux de l'Univers ayant (juré) par le nom d'An et d'Enlil, (alors) le roi Ziusudra, (...)

(...) se tenant près des murs, entendit (...)

« O mur, je désire te parler, (écoute) ma parole,

Prête l'oreille à mes instructions :

Sur toutes les demeures (?), sur les villes, la tempête va se (déchaîner)

(pour) la destruction de la descendance de l'humanité

la sentence finale, la décision de l'assemblée,

la parole prononcée par (les dieux) An, Enlil, et Ninhursag (sera) la chute de la royauté... »

Et tous les vents ravageurs et les ouragans furent au rendez-vous, la tempête balaya les villes,

Après que la tempête eut balayée le pays pendant sept jours el sept nuits,

Et que le vent ravageur eut balloté l'énorme bateau sur les eaux le soleil apparut, illuminant la terre et le ciel

Ziusudra pratiqua l'ouverture de l'énorme bateau,

le roi Ziusudra se prosterna devant le dieu-soleil,

le roi immola des taureaux et des moutons en grand nombre. »

 

Traduction M. Civil.

  

-        Enki (Ea). « Seigneur de la terre », qui apporte des eaux douces et fertilisantes. Dieu de la sagesse, de l’artisanat et de la civilisation. Il est le créateur de l’humanité et donc l’ami des hommes. L’homme est créé à partir de l’argile et à l’image des dieux.



 

LA CREATION DE L'HOMME

Les dieux ayant des difficultés à se nourrir, Enki décide, avec la déesse Ninmah, de créer l’humanité. Voici une version datant du début du IIe millénaire avant JC :

 

« Pétris le cœur de l’argile qui est à la surface de l’Abîme, les bons et magnifiques modeleurs épaissiront cette argile (…)

Ô ma mère, décide le destin du nouveau-né

Ninmah fixera sur lui l’image ( ?) des dieux :

C’est l’homme (…) »

 

Plus tard, d’autres dieux monteront en puissance (Assur, puis Mardûk et Baal).

 

Les dieux interviennent constamment dans la vie des hommes : ils les protègent, en cherchant à faire régner l’harmonie. Les hommes cherchent, eux, à leur être agréables, en leur rendant un culte (prières, offrandes, sacrifices…). Ils  ont l'obligation de suivre les commandements et les interdits fixés par les dieux, sous peine de sanctions (individuelles ou collectives : destruction de cité...). 

 

2) Une architecture pour les dieux

 
     Les hommes, en particulier, bâtissent des temples et des ziggourats aux dieux.

 

- Au IVe millénaire, à Uruk, les temples sont généralement de forme rectangulaire (basilicale), avec une grande pièce formant un T, bordée de nombreuses petites pièces. Ils sont construits en brique et souvent sur des terrasses. Exemples : les temples C et D du quartier de l’Eanna, consacrés à Inana.

La construction d’un temple pour consacrer la victoire d’Inana sur l’Ebih

 

« Aussi ai-je élevé un temple

Où j'ai inauguré de grandes choses :

Je m'y suis érigé un trône inébranlable !

J'y ai donné aux kurgarrû poignard et épée,

Tambourin et tambour aux invertis,

J'y ai changé le sexe des assinnu ! »

 

Les assinnu sont des hommes et les kurgarrû des femmes, au service d’Inana, qui peut changer leur sexe.


     - Les hommes élèvent des pyramides à degrés, appelées ziggourats, surmontées d’un temple, en brique, comme celles d’Anu et d’Inana à Uruk ou de Babylone (« tour de Babel » avec ses jardins suspendus). 


La zigourrat d'Inana à Uruk, situation actuelle. 




3) Le culte des morts

 

     Les Égyptiens sont soumis au jugement d’Osiris. Le dieu Anubis emmène le mort vers la balance : son cœur est pesé face à une plume de la déesse de la justice Mâat. Thôt, dieu de l’écriture, note le résultat. S’il est plus lourd, il est mangé par Amit, un monstre. Sinon, le dieu Horus l’emmène vers son père, Osiris. Il doit alors réciter sans faute les prières du Livre des morts. S’il y parvient, c’est qu’il a fait plus de bien que de mal : il aura le droit de vivre éternellement dans les « champs d’Ialou » (royaume des morts).

 

Le livre des morts

 

        « Salut, Dieu, Grand Seigneur de Vérité et de Justice,

         Laisse-moi contempler ta rayonnante beauté !

         Je connais ton nom magique et ceux de quarante deux divinités

         Qui dans la salle de Vérité-Justice t’entourent !

         Je n’ai pas usé de violence contre ma parenté…

         Je n’ai pas commis de péché contre des hommes

         Je n’ai pas fait travailler pour moi avec excès

         Je n’ai pas maltraité mes serviteurs

         Je n’ai pas laissé avoir faim

         Je n’ai pas fait pleurer

         Je n’ai pas tué ni ordonné de tuer

         Je n’ai pas réduit la nourriture dans les temples

         Je n’ai pas diminué le pain des dieux (…). »

 

papyrus égyptien

XVIIIe dynastie, vers 1380 avant J.-C.

Extraits

 
     Les riches Égyptiens, particulièrement les pharaons, se font momifier pour préparer la vie éternelle. Les momies sont placées dans des sarcophages (cercueils) et certaines dans de vastes tombeaux (qu’il ne faut pas confondre avec des temples) :

1)     des pyramides. Celle du pharaon Khéphren fait 145 m de haut sur 215 m de base.

2)     plus tard des mastabas, avec une partie souterraine et une partie aérienne

3)     enfin dans des hypogées entièrement creusés dans la roche.



 
IV.          L'INVENTION DE L'ECRITURE


     Il est particulièrement utile de feuilleter le site de la Bibliothèque nationale de France consacré à l’apparition des écritures :
http://classes.bnf.fr/dossiecr/index.htm

 

 

« Genèse d'une invention

 

L'écriture naît du besoin de tenir des comptes, d'établir des listes. Les premiers aide-mémoire sont des tablettes d'argile, matière abondante dans les vallées du Proche-Orient.

L'écriture apparaît pour la première fois, vers 3300 avant Jésus-Christ, au pays de Sumer, au cours d'une période de mutations profondes qui coïncident avec l'apparition des villes. Les conditions politiques, sociales et culturelles nécessaires à son invention sont alors réunies.

Dans le sud du pays, la cité d'Uruk est prospère et développe des échanges à longue distance pour importer les matières premières qui lui font défaut.

Le temple de la divinité tutélaire devient un grand centre administratif, placé sous l'autorité d'un chef à la fois politique et religieux, le « roi-prêtre ». Les relations deviennent complexes. les administrateurs du temple doivent gérer les mouvements du personnel, les salaires, les entrées et les sorties des troupeaux et des marchandises. Comme la mémoire humaine est limitée, il devient nécessaire de trouver un système de référence nouveau et unifié permettant de conserver les informations orales, puis de restituer le langage. C'est ainsi que l'écriture est née. Elle représente en images des symboles de la société. De nouveaux concepts furent donc figurés de façon abstraite dès les premiers essais de l'écriture. C'est le cas de l'animal le plus souvent compté: le mouton. Ce mot fut d'abord représenté par une croix dans un cercle: c'est l'animal dans son enclos. 

Simple aide-mémoire à l’origine, l’écriture se développe progressivement au cours des siècles suivants dans sa forme et son contenu. »

 

Béatrice André-Salvini, assyriologue, conservateur aux antiquités orientales du musée du Louvre, « Genèse d’une invention », dans Le Courrier de l’Unesco, Aux sources de l’écriture, n° avril 1995, p. 11-12.

 

1) Où est née l’écriture ?

Uruk (Sumer, Mésopotamie).

 

2) À quelle époque est née l’écriture ?

Vers 3 300 avant J.-C. (fin du IVe millénaire).

 

3) Quel matériau utilise-t-on pour écrire ?

Argile (terre) sous forme de tablette.

 

4) Que représente-t-on par cette écriture ?

- des images

- puis des symboles abstraits.

 

5) Qui utilise l’écriture ?

les détenteurs du pouvoir politique et religieux (administrateurs), en particulier les scribes.

 

6) Qu’est-ce qui est mis par écrit ?

Des comptes et des listes :

- du personnel et de leurs salaires

- des troupeaux et des marchandises.

 

7) À quoi sert l’écriture ?

Aide-mémoire :

- conserver des informations orales (garder en mémoire)

- restituer le langage oral.

 

Bilan : à quels besoins répond l'invention de l'écriture ?

- à gouverner

- à honorer les dieux

- à commercer

- à garder en mémoire
    - à communiquer à distance.

 

L’écriture est un système de signes qui permet de mettre le langage oral par écrit.

 

1) Les premières écritures

 

Les calculis

 

Les premiers signes inventés servent à compter, sous forme de jetons, appelés calculis.

 

Les pictogrammes

 

Le plus ancien système de signe apparaît vers 3300 avant J.-C. et utilise des dessins : les pictogrammes.

 

Le cunéiforme

 

Vers 2800-2600, les traits se simplifient et deviennent plus abstraits pour former l’écriture cunéiforme (en forme de coins, du latin cuneus, ou de clous).


 Un exemple d'écriture cunéiforme.


Les hiéroglyphes

 

Vers 3100, en Égypte, apparaît l’écriture des hiéroglyphes (appellation grecque qui veut dire « écriture des dieux ») qui expriment une idée ou un son.


Un exemple de hiéroglyphes. 


Seules quelques personnes savent lire et écrire, car la maîtrise de l’écriture est complexe : c’est une affaire de spécialistes, les scribes.

 

2) L’invention de l’alphabet

 

Les Phéniciens créent progressivement un système plus simple, à partir de l’écriture cunéiforme : l’alphabet (du nom des deux premières lettres) vers 1200 avant J.-C. Tous les mots peuvent s’écrire avec un nombre limité (une trentaine) de signes. Une combinaison de plusieurs signes permet d’obtenir un son syllabique.


Un exemple d'écriture alphabétique phénicienne.

Remarque : tous les alphabets du monde entier (punique, grec, latin, hébreux, arabe, berbère…) procèdent de l’alphabet phénicien, qui n’écrit que les consonnes : les Grecs ajoutent l’écriture des voyelles et inversent le sens de l’écriture de droite à gauche. L’alphabet se diffuse autour de la Méditerranée vers 900 et gagne la Grèce un siècle plus tard.


Pour avoir une idée de la diversité des alphabets : http://pedroiy.free.fr/alphabets/index.php
 

systèmes

signes représentant

idéographiques

-         un objet (pictogramme)

-         une idée (idéogramme)

syllabiques

des sons

alphabétiques

des sons décomposés

 

Les supports de l’écriture :

-        Mésopotamie : tablettes d’argile

-        Égypte : papyrus (qui donnera plus tard le mot « papier »)

-        Autres matériaux : os, bois, pierre, métal, cire…

 

3) Autres lieux de l’invention de l’écriture

 

         - Indus (Inde) : 2300 avant J.-C.

         - Chine : idéogrammes, 1500 avant J.-C.

         - Maya (Amérique centrale) : glyphes, 400 avant J.-C.

         - Éthiopie et Nubie (Afrique) : IIe siècle après J.-C.


 

Remarques : l’invention de l’écriture :

- est considérée traditionnellement ­(c’est une convention) comme le début de l’histoire.

- rend l’étude de la vie des hommes davantage possible

- mais provoque une distorsion difficile à éviter : la période historique est généralement surévaluée par rapport à la période préhistorique. Ainsi, l’origine des États est certainement plus ancienne encore. Nombre de conceptions, qui généralement n’ont pas de trace matérielle, ont par suite tendance à être placées exclusivement dans la période historique.

 

 

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L'Afrique - 5e

25 Septembre 2009, 16:24pm

Publié par histege

 

L’AFRIQUE

 

géographie

chap 10 p 184-207

 

1)      L’Afrique est-elle un continent ? L’Afrique est un continent, car elle est entourée par des océans. Sa forme est compacte et massive.

2)      Quelle est la superficie de l’Afrique ? Sa superficie est de 30 millions de km².

 

I.                   UN CONTINENT FAIBLEMENT PEUPLE

 

1)      Je compare la population de l’Afrique par rapport au reste du monde (autres continents) ? L’Afrique est faiblement peuplée : plus que l’Océanie, autant que l’Amérique, mais moins que l’Europe et beaucoup moins que l’Asie.

2)      Je calcule la densité de la population en Afrique :

1 000 000 000 ÷ 30 000 000 = 33.5 hab/km². C’est moins que la moyenne mondiale (45 hab/km²).

3)      Je compare la densité de l’Afrique avec celle de la France qui est de 107 hab/km². L’Afrique est trois fois moins densément peuplée que la France.

 

La population est inégalement répartie.

4)      Quelles sont les zones de forte densité ? Les zones les plus denses sont le Golfe de Guinée, l’Afrique du Nord, la vallée du Nil, le Massif éthiopien, la région des Grands Lacs et le Sud de l’Afrique.

5)      Quelles sont les zones de faible densité ? Les zones les moins denses sont le Sahara, certaines parties de l’Afrique équatoriale et le Kalahari.

6)      A quels milieux naturels correspondent les zones de forte densité ? Les zones fortement peuplées forment des foyers de population, qui correspondent aux milieux naturels suivants : équatorial et tropical humide (savane) pour partie, méditerranéen et montagnard. Elles sont souvent liées à la présence de l’eau (littoral, grands lacs et vallées).

7)      A quels milieux naturels correspondent les zones de faible densité ? Les zones moins peuplées forment des déserts humains, qui correspondent aux milieux aride (Sahara et Kalahari), tropical sec (steppe) et, pour partie, équatorial (forêt dense : excès d’humidité).

 

II.                 L’EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE

 

1)     Par combien la population totale de l’Afrique s’est-elle multipliée entre 1950 et aujourd’hui ? La population de l’Afrique passe de 200 millions à un milliard d'habitants. Les Africains sont devenus 5 fois plus nombreux en seulement 60 ans ; c’est pourquoi parle-t-on d’explosion démographique.

 

2)     Qu’est-ce qui explique l’augmentation rapide de la population en Afrique ? L’augmentation rapide de la population s’explique par la natalité la plus élevée au monde, (35 ‰ : 3 fois plus qu’en Europe : 10). Les femmes font beaucoup d’enfants : 4.5 enfants par femme en moyenne (contre 1.5 en Europe). Une deuxième raison est liée à une mortalité en baisse (13 ‰). Conséquence : l’accroissement naturel est le plus élevé au monde (22 ‰).

 

3)     Quelle est l’évolution de la population urbaine par rapport à la population totale de l’Afrique entre 1975 et aujourd’hui ? La majorité des Africains sont des ruraux (habitants des campagnes). Mais, la proportion des citadins (habitants des villes) augmente fortement, ce qui permet de parler, cette fois, d’explosion urbaine. Pourquoi ? Avec l’exode rural, de nombreux paysans s’installent en ville, où ils espèrent trouver des revenus par le travail. Conséquences :

-         les villes sont plus nombreuses et leur population augmente

-         les centres-villes deviennent plus denses et les banlieues s’étalent.

 

 

C.B.D.

(quartier d’affaires central)

quartier riche

quartier pauvre (« cité »)

habitat

grands immeubles et gratte-ciel

villas avec jardins ou parcs

- maisons, quelques immeubles à étages

- bidonvilles

activités

- services rares (banque, commerce, administrations, sièges sociaux d’entreprises…)

 

- actif le jour et désert la nuit

fonction résidentielle

- quelques zones industrielles

- marchés

- travail informel (« au noir »)

- forte animation jour et nuit

équipements

très équipé

très équipé

manque d’équipement (eau, électricité, voirie…)

sécurité

sécurité le jour, insécurité la nuit

surveillance (gardiens, chiens, caméras, barbelés…)

forte insécurité

population

cadres ou classes moyennes

bourgeoisie (riches)

pauvres et très pauvres

Organisation d'une métropole d'Afrique : Kinshasa
(République démocratique du Congo)
 


Les métropoles géantes des Etats pauvres sont appelées mégapoles et s’organisent en trois ou quatre parties distinctes (CBD = Central Business District ; quartiers riches ; quartiers pauvres ; bidonvilles). Coupées en ghettos pour riches et en ghettos pour pauvres, elles obéissent à une ségrégation à la fois sociale et spatiale, donnant à voir l’existence de plusieurs « villes » dans la ville.

III. UNE HISTOIRE DOULOUREUSE

 

1. Des cultures diverses

 

Le Nord de l’Afrique est peuplé de blancs. L’Afrique au Sud du Sahara est peuplée de noirs L’Afrique de l’Est est peuplée de métis (mélange de noirs, de blancs et asiatiques). En Afrique du Sud, il y a une minorité de blancs, d’origine européenne.

 

Remarques :

1)     tous les hommes, quels qu’ils soient, sont en réalité des métis

2)     tous les hommes, vu l’état des connaissances scientifiques actuelles, sont des Africains ou des descendants d’Africains.

        

Les trois religions principales sont l’animisme, le christianisme et l’islam. L’animisme est la religion traditionnelle de l’Afrique noire. L’animisme continue de reculer face aux progrès de l’islam et du christianisme.

2.     La marque de l’esclavage et la colonisation

 

Une partie des noirs ont été longtemps victimes de l’esclavage : l’esclave perd totalement la propriété de son corps et sa liberté au profit d’un maître. Traite entre noirs, non comprise, on estime, pour le moment, à environ 23,5 millions le nombre des victimes de la traite :

- traite transsaharienne : 32 % par les Arabes musulmans depuis le VIIe siècle jusqu’à la fin du XIXe siècle.

- traite atlantique : 50 % par les Européens, y compris les Français, de 1450 à la fin du XIXe siècle. On estime qu’au moins 12 millions de noirs ont été déportés en Amérique, où ils sont soumis à des travaux forcés.

- traite orientale : 18 % depuis le VIIe siècle jusqu’à la fin du XIXe siècle.

 

Presque toute l’Afrique a été dominée et colonisée par les Européens, surtout les Anglais et les Français à partir du XIXe siècle. C’est la colonisation. La plupart des pays d’Afrique ne sont devenus libres qu’à partir des années 1960, parfois à la suite de guerres d’indépendance contre les Européens.

3. Des États récents en proie aux conflits

 

Les États africains sont donc récents, nombreux et fragiles.

La politique raciste de la colonisation et les frontières qu’elle a créées ont souvent divisé les peuples (dans le cas de l’Afrique, notamment, on parle souvent d’ethnies).

Au Rwanda : la population est composée de trois peuples : les Hutu (90 %), les Tutsi (9 %) et les Twa (Pygmées 1%). Elles ont la même langue, le rwanda. Les deux tiers sont catholiques, 10 % protestants et 10 % musulmans. En avril 1994, le président du Rwanda est tué dans un attentat (avion abattu). Certains Hutu organisent alors un massacre général des Tutsi, qui devient un génocide, avec la mort de 800 000 à 1 000 000 de personnes. Les causes du génocide par les Hutu sont le racisme, le nationalisme et la volonté de contrôler les richesses et le pouvoir.

 

L’Afrique noire a connu de nombreuses guerres, qui ont entraîné des millions de morts et de réfugiés. La cause principale est liée aux frontières (que contestent des États et des peuples). Des tentatives pour faire des élections libres ont commencé dans certains États (début de la démocratie).

 

4. La famine et le sida

 

La famine est une des grandes causes de mortalité. La première est liée à la guerre du Biafra (1967-1970) au Nigéria, qui fait plus d’un million de morts. Par la suite, d’autres famines surviennent, liées à l’insuffisance de l’agriculture traditionnelle, à la sécheresse et aux guerres. Elles frappent surtout le Sahel, la Corne de l’Afrique et une partie de l’Afrique australe. Actuellement, une terrible famine sévit au Darfour (Soudan). Les aides alimentaires venant des États riches ne suffisent pas.

 

Le sida ­— il est apparu au Congo — a des conséquences effroyables. Deux malades du sida sur trois dans le monde se trouvent en Afrique noire ! Le Sud de l’Afrique est la région la plus touchée : près de la moitié de la population d’États comme le Bostwana, la Zambie… Le traitement des malades est largement au-dessus des capacités financières des Africains. Pour permettre de les soigner, les États africains luttent contre les laboratoires des pays riches pour fabriquer des médicaments génériques, beaucoup moins coûteux.

 

Vocabulaire

animisme : religion pour laquelle les esprits et les génies gouvernent la nature et les hommes.

colonisation : occupation, gouvernement et peuplement d’un territoire par un pays étranger.

ethnie : population qui a une langue et des coutumes communes (synonyme de peuple, mais, souvent de taille réduite ; bizarrement, cette notion tendancieuse est souvent réservée à des régions du monde, implicitement considérées comme « sous-développées »).

famine : manque général de vivres.

génocide : destruction complète d’un peuple.

traite des noirs : capture, déportation et commerce des noirs.

 

IV. UN CONTINENT EN MARGE DE L’ECONOMIE MONDIALE

 

     Carte de synthèse : les inégalités de développement en Afrique.

 

régions

alphabétisation

espérance de vie

indice développement humain

Afrique du Nord

moyen

moyen

moyen

Afrique sahélienne

très faible

faible

très faible

Afrique tropicale

moyen

faible

faible

Afrique australe

moyen

faible

moyen


     L’Afrique reste en marge de l’économie mondiale, en particulier en terme de développement économique et d’accès à la richesse.  À l’échelle mondiale :

        -  l’Afrique australe et l’Afrique du Nord ont un niveau de développement moyen

        - l’Afrique centrale est à dominante pauvre

        - l’Afrique sahélienne regroupe des États parmi les plus pauvres du monde.

 

     La situation est contrastée :

        - certains États connaissent une véritable régression (recul de l’espérance de vie… comme le Bostwana, par exemple).

        - certains secteurs économiques sont dynamiques (un indice : l’Afrique du Sud organisera la coupe du monde de football en 2010) ; le micro-crédit commence à se développer ; nombre d’Africains montrent beaucoup d’ingéniosité avec des moyens réduits.



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Le monde méditerranéen au IXe siècle - 5e

22 Septembre 2009, 21:09pm

Publié par histege

 

LE MONDE MEDITERRANEEN AU IXe SIECLE

 

Histoire

 

Objectifs :

-          Qu’est-ce qui a remplacé l'Empire romain dans le Bassin méditerranéen ?

-          Comprendre le passage de l'Antiquité au Moyen Âge (continuité et rupture).

-          Ces entités politiques et culturelles ont-elles un caractère durable ?

 

         Les Romains ont formé un immense empire, par la conquête de tout le pourtour méditerranéen qu’ils dominent pendant plusieurs siècles.

 

Carte p 8-9

 

         Au IXe siècle, l’empire romain n’existe plus en grande partie, remplacé par trois ensembles politiques et culturels :

-          Empire byzantin : c’est ce qui reste de l’Empire romain (Orient chrétien)

-          Empire carolingien, cœur de l’Occident chrétien : fusion de la culture germanique et de la culture romaine

-          Empire arabe et musulman : fusion de la culture arabe, d’une nouvelle religion l’islam et d’éléments de la culture gréco-romaine.

 

Je compare les trois civilisations sous forme de tableau :

civilisation

 

religion

culture

 

capitale

 

monothéiste

lieu de culte

 

langue officielle

écriture

Empire

byzantin

Constantinople

christianisme orthodoxe

église

gréco-romaine

grec

grecque et cyrillique au Nord

Occident chrétien

Aix-la-Chapelle

christianisme catholique

église

germanique et romaine

latin

latine (minuscule caroline)

Monde musulman

Bagdad

islam

mosquée

arabe avec éléments gréco-romains

arabe

arabe

 

Pourquoi de tels changements ? L’empire romain est en grande partie détruit par les invasions germaniques au Nord et arabes au Sud. Ainsi, l’Empire romain d’Occident disparaît définitivement en 476 et l’Empire byzantin est fortement entamé par la conquête arabe au VIIe siècle.

 

médiéval : relatif au Moyen Âge.

 

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L'Empire byzantin - 5e

22 Septembre 2009, 12:32pm

Publié par histege

 

L’EMPIRE BYZANTIN

 

Histoire

Chap 1 p 10-25

 

 

Carte p 10 :

L’Empire byzantin est né en 395, lors de la division de l’Empire romain en deux parties. C’est la partie orientale, qui a survécu aux attaques des peuples germaniques à partir du Ve siècle.

 

I.                   LES BYZANTINS SONT LES HERITIERS DES ROMAINS

 

Les Byzantins se considèrent comme d’authentiques romains :

 

La capitale de l’empire, Constantinople est :

-         une ancienne ville grecque du nom de Byzance (acropole…)

-         surnommée la Nouvelle Rome : a tous les éléments d’une ville romaine, depuis que l’empereur Constantin y a transféré la capitale : palais impériaux, forum, sénat, hippodrome, aqueducs, voies romaines…

- elle contrôle le passage entre la mer Noire et la Méditerranée et entre l’Europe et l’Asie. C’est un lieu d’échanges commerciaux.

 

L’empereur byzantin porte le titre d’empereur romain (basileus ou roi en grec, avec deux symboles impériaux : le diadème et la pourpre). Il a le pouvoir absolu (tous les pouvoirs) et un pouvoir de droit divin (son pouvoir lui vient de dieu, dont il est le représentant sur terre) : il est donc sacré (auréole ou nimbe).

 

Les lois sont romaines : Justinien fait rassembler toutes les lois romaines dans un recueil qui portera son nom : ce sera le Code justinien.

 

Deux langues officielles : latin et grec.

 

Justinien rêve de restaurer la totalité de l’empire romain, en récupérant l’Occident : une partie seulement est reconquise (voir carte).

 

Après plus d’un millénaire d’existence, l’empire disparaît en 1453 : Constantinople est prise par les Turcs.

 

II. DES CHRETIENS ORTHODOXES

 

L’empereur est le chef des chrétiens. Justinien fait construire de nombreuses églises, comme Saint-Vital (Ravenne, en Italie) et surtout Sainte-Sophie à Constantinople :

-         plan carré ou en croix grecque

-         surmontée d’une vaste coupole.

C’est la plus grande église chrétienne du Moyen Âge.

 

L’Empire compte plusieurs religions. Les plus nombreux sont chrétiens de confession (manière) orthodoxe : tradition (doxa) droite (ortho) chrétienne. Les orthodoxes pensent suivre le christianisme des origines (de l’époque de Jésus et de ses successeurs). Ils sont dirigés par des patriarches, le plus important est à Constantinople.

 

Les Byzantins étendent le christianisme par l’évangélisation (conversion au christianisme) de leurs voisins Slaves. C’est, en particulier, le rôle de moines missionnaires comme Cyrille et Méthode qui adaptent l’alphabet grec: ce sera l’alphabet cyrillique. Ils traduisent ainsi la Bible en langue slave.

 

Le pape et le patriarche se disputent la direction de tous les chrétiens. En 1054, la rupture (Grand Schisme) est définitive :

-         ceux qui suivent le patriarche : orthodoxes

-         ceux qui suivent le pape : catholiques.

 

Rq :

-         orthodoxes = chrétiens d’Orient = byzantins = grecs

-         catholiques = chrétiens d’Occident - latins

 

Orthodoxes et catholiques sont d’accord sur l’essentiel, mais se séparent sur quelques points :

 

 

catholiques

orthodoxes

chef

pape

patriarche

langue

latin

grec

messe de carême

tous les jours

samedi et dimanche

pain de communion

azyme (sans levure)

fermenté (avec levure)

baptême

une immersion

Triple immersion

mariage des prêtres

non (célibat)

non, sauf pour ceux déjà mariés (1) 

port de la barbe

non

oui

icônes

non

oui

 

(1) Remarque : les clercs sont également astreints au célibat, sauf pour les hommes déjà mariés qui deviennent ensuite diacres ou prêtres. Cependant, ces derniers ne peuvent devenir évêques.

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La Première guerre mondiale - 1914-1919 - 3e

22 Septembre 2009, 11:46am

Publié par histege

 

LA PREMIERE GUERRE MONDIALE

1914-1919

 

Chap 1 p 12-45

 

I. LES ORIGINES DE LA GUERRE

 

         Pourquoi la guerre ?

         Une guerre née en Europe.

 

1)     L’impérialisme

 

         Impérialisme : domination d’un Etat sur un autre Etat ou territoire.

 

         En 1914, l’Europe domine le monde par sa puissance politique, industrielle, commerciale et scientifique. Les rivalités impérialistes entre pays européens sont une des causes de la guerre. La Grande-Bretagne et la France ont les deux plus vastes empires coloniaux. L’Allemagne cherche à agrandir ses colonies et entre en conflit avec la France à propos du Maroc. Il y a aussi des rivalités qui s’exercent à l’intérieur de l’Europe : les Russes et les Autrichiens se disputent les Balkans.

 

2)     Le nationalisme

 

         nationalisme : attitude qui privilégie une nation par rapport aux autres.

 

         Le nationalisme est aussi une cause de la guerre : des pays réclament des territoires,  comme l’Alsace-Lorraine pour la France aux dépens de l’Allemagne ou des territoires en Autriche-Hongrie pour l’Italie. Dans l’empire d’Autriche-Hongrie, les minorités nationales réclament leur indépendance (Serbes, Tchèques…). Les Balkans sont une poudrière nationaliste.

 

3)     L’engrenage fatal

 

         Face aux tensions, deux grandes alliances se forment :

 

         Coller la carte de l'Europe à la veille de la guerre.

 

         La plupart des pays renforcent leurs armements et allongent la durée du service militaire. On frôle plusieurs fois la guerre, à propos du Maroc et des Balkans.

 

         L’assassinat de François-Ferdinand, héritier de l’Empire d’Autriche-Hongrie, par un étudiant bosniaque (Gavrilu Princip) le 28 juin 1914 déclenche la guerre. L’Autriche déclare la guerre à la Serbie. Chacun mobilise pour la guerre, l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie d’un côté, la Serbie, la Russie, la France et le Royaume-Uni de l’autre.

 

II.  LES TROIS PHASES D’UNE GUERRE LONGUE

 

         Objectifs :

         - pourquoi une guerre longue ?

         - définir les principales phases de la guerre

         - comment expliquer la victoire finale des alliés ?

 

         Frise chronologique

 

         Les populations sont patriotes et partent avec enthousiasme car elles croient que la guerre sera courte.

 

1)     L'échec de la guerre de mouvement, 1914

 

         guerre de mouvement : opérations qui consistent à prendre de vitesse l'armée adverse (en parcourant le plus de terrain possible pour la détruire rapidement).

 

         A l’Ouest, en août 1914, les Allemands envahissent la Belgique neutre et le nord de la France (plan Schlieffen), cherchant à déborder et à cerner l’armée française. Mais, l’armée française contre-attaque et arrête l’avancée allemande (bataille de la Marne, septembre 1914).

 

         A l’Est, les Russes avancent rapidement avant d’être arrêtés en août 1914 par les Allemands qui remportent la bataille de  Tannenberg.

 

         Ainsi, à la fin de l'année 1914, les fronts ne bougent plus, c’est l’échec de la guerre de mouvement.

 

2)     Une longue guerre de position, 1914-1917

 

         guerre de position : les armées creusent des tranchées, cherchent à ne pas reculer et à user l’adversaire, sans progresser réellement.

 

         Les armées ne progressent presque plus ; pendant trois ans et demi, ce sera une guerre de position :

         - une guerre de tranchées : on s’enterre dans des tranchées et on se combat avec une rare violence.

         - une guerre de matériels, avec de nouvelles armes (casques, lance-flammes, gaz asphyxiants, chars, canons lourds, ballons, avions, sous-marins).

         - une guerre qui utilise les hommes sans compter (chair à canon), ce sont de véritables boucheries.

 

         En 1915, l'Empire ottoman entre en guerre du côté de l’Allemagne et de l’Autriche et l’Italie du côté des Alliés. Mais, toutes les attaques pour percer le front échouent entre la fin 1914 et le début 1918 : à Verdun (février-juin 1916), les Allemands et les Français perdent chacun près de 300 000 hommes.

 

3)     Le tournant de 1917 et la victoire de l’Entente en 1918

 

         La guerre de position entraîne la lassitude des soldats et des civils. En Russie, une révolution prend le pouvoir en 1917 et fait la paix avec l’Allemagne (paix séparée de Brest-Litovsk, mars 1918). Les Etats-Unis entrent en guerre contre l’Allemagne (avril 1917).

 

         De mars à juillet 1918, les Allemands lancent plusieurs attaques désespérées à l’oOest. Mais, les alliés, commandés par le général Foch, avec les Américains, des chars et l’aviation, contre-attaquent (deuxième guerre de mouvement et deuxième bataille de la Marne) et les Allemands se replient. L’Empire ottoman, l’Autriche-Hongrie... sont vaincus. L’Allemagne signe l’armistice le 11 novembre 1918 à Rethondes.

 

III. UNE GUERRE TOTALE

Qu’est-ce qu’une guerre totale ?

 

         Guerre totale : mobilisation entière d'un Etat pour la guerre, qui devient la seule priorité.

 

1) La mobilisation des hommes

 

         La population est entièrement mobilisée :

- Au front, on envoie sans compter des millions de soldats (les "poilus"), même amenés des colonies. Ils servent de « chair à canon » (boucheries dans les tranchées).

        - A l'arrière : les femmes remplacent les hommes pour les travaux agricoles, dans les usines et les bureaux. Ex : les « munitionnettes » dans les usines d’armement.  Des hommes sont également recrutés dans les colonies pour les mêmes raisons. Les populations souffrent de la pénurie.

 

2) Une économie de guerre

 

- La guerre accélère les innovations techniques et scientifiques : guerre industrielle, avec des armes beaucoup plus destructrices (casques, lance-flammes, gaz, chars, canons lourds, ballons, avions, sous-marins).

- L'économie devient une économie de guerre. L'Etat renforce le dirigisme économique : il contrôle les entreprises et les transforme en usines d'armement (ex : Renault : 260 000 obus par jour).

- Pour financer la guerre, les gouvernements font des emprunts.

 

3) L'encadrement des esprits

 

         C’est aussi une guerre psychologique. Les gouvernements  font de la :

- censure : contrôle de l'information par l'Etat (courrier des soldats, journaux…).

- propagande, avec du "bourrage de crânes" (ex : un petit combat est faussement présenté comme une grande victoire).

- répression quand il y a des grèves et des mutineries (refus d’obéissance aux ordres). Voici, par exemple, la complainte des soldats de Craonne, lors de l'offensive désastreuse du général Nivelle sur le Chemin des Dames en 1917, interprétée par Marc Ogeret :

 


Chanson de Craonne
envoyé par Horadrim. -
 

La guerre totale entraîne un renforcement du nationalisme chez les civils et une brutalisation des esprits et des attitudes chez le soldat. Elle déclenche, pour partie, une réaction pacifiste.

 

 

CLEMENCEAU Georges (1841-1929) :

 

 Homme politique français. Membre du parti radical (parti de gauche), il est plusieurs fois président du Conseil (1er ministre), notamment à la fin de la guerre (à partir de novembre 1917). Pousse l'armée à prendre l'offensive et refuse de négocier. Surnommé le Tigre, il contribue beaucoup à la victoire par sa ténacité.

 

IV. LE BILAN DE LA GUERRE

 

1) Un bilan désastreux pour l'Europe

 

La guerre fait 10 millions de morts et de nombreux blessés (mutilés : « gueules cassées »…), de veuves et d’orphelins, ce qui provoque la dénatalité (« classes creuses »). Les Arméniens ont subi un génocide (massacre de masse) par les Turcs. La guerre entraîne aussi de grandes destructions (régions industrielles du Nord et Nord-Est de la France…).

         Les gouvernements sont endettés (dépenses et emprunts), les monnaies perdent de leur valeur et l’inflation (hausse des prix) touche tout le monde. Ce n'est plus l'Europe, mais les Etats-Unis qui sont désormais le cœur économique du monde (banquiers de l'Europe : 1/2 or mondial, avec domination de Wall Street et du dollar).

         Les pays colonisés, qui ont participé à la victoire, veulent leur indépendance.

 

2) Une nouvelle carte politique de l'Europe

 

         Les vainqueurs se réunissent à la conférence de la paix à Paris en 1919-1920, mais ils sont divisés : Wilson (président américain) veut faire triompher le droit des peuples à choisir leur destin (autodétermination) ; les Français (Clemenceau) cherchent à affaiblir définitivement l'Allemagne pour garantir leur sécurité tandis que les Britanniques (Lloyd George) sont moins durs avec elle.

         Plusieurs traités de paix sont signés avec les Etats vaincus et redessinent les frontières.

Exemple :

Conditions imposées par les vainqueurs à l'Allemagne au traité de Versailles du 28 juin 1919

territoires

Forces militaires

Responsabilités

-         Alsace-Lorraine rendue à la France…

-         Perte des colonies

-         Doit reconnaître les nouveaux pays : Autriche, Tchécoslovaquie, Pologne

-         armée réduite à 100 000 hommes maximum

-         interdiction du service militaire

-         interdiction de fabriquer des chars

-         Allemagne déclarée responsable de la guerre

-         Doit payer des réparations de guerre

 

         - Les empires disparaissent : Russie, Turquie, Autriche, Allemagne. Les vainqueurs parlent de la victoire de la démocratie.

         - Des Etats comme l’Allemagne perdent beaucoup de territoires.

         - Des territoires deviennent indépendants : Pays baltes, Pologne, Yougoslavie, Tchécoslovaquie, Syrie, Irak...

         La Société des Nations (S.D.N.) est créée pour garantir la paix.

         Mais les Italiens, vainqueurs, n'obtiennent pas les territoires qu'ils réclament, ce qui favorise l'apparition du fascisme avec Benito Mussolini.

 

3) La révolution en Russie et ses conséquences en Europe

 

         Le pouvoir absolu du tsar, qui dirige la Russie, est affaibli par la guerre (9 millions de morts, de blessés et de prisonniers et difficultés de ravitaillement pour la population). En février 1917, une manifestation de femmes, d'ouvriers et de bourgeois à Petrograd réclame du pain. Elle se transforme en révolution qui renverse le tsar. Des soviets (assemblées populaires composées d’ouvriers, paysans et soldats) se forment dans le pays et un gouvernement provisoire est créé (socialistes et modérés) qui poursuit la guerre.

Les bolcheviks (communistes) dirigés par Lénine organisent une nouvelle révolution. En octobre (nuit du 24/25) 1917, ils prennent le pouvoir par la force. Lénine, chef du nouveau gouvernement fait partager les grandes propriétés terriennes entre les paysans, donne le contrôle des usines aux ouvriers et négocie la paix avec l’Allemagne (signée le 3 mars 1918  : paix de Brest-Litovsk). Puis, il nationalise (les entreprises privées passent sous le contrôle de l’Etat) les industries et le commerce et interdit toute opposition politique.

         Mais la guerre civile éclate entre les bolcheviks (“rouges”) et les royalistes (“blancs”), ces derniers soutenus par la France et le Royaume-Uni. Mais, l'Armée rouge finit par gagner (1920).

         Dans la plupart des pays d’Europe, les tentatives en 1919-1920 pour imiter la révolution russe échouent : les révolutions en Allemagne et en Hongrie sont écrasées, les grèves et les manifestations, comme en France, sont réprimées. Mais en 1919 Lénine crée la IIIe Internationale (Internationale communiste) pour organiser la révolution mondiale et regrouper les partis communistes qui  commencent à se créer.

 

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Le collégien 6e

22 Septembre 2009, 11:21am

Publié par histege

 

 

LE COLLEGIEN

 

Education civique

 


        
On part du principe que l’on peut éduquer, c’est-à-dire former l’enfant pour l’amener à l’âge adulte :

-      physiquement (éducation physique, médecine…)

-      mentalement (instruction, psychologie…)

-      socialement (vivre en société, comme citoyen…).

 

L’enfant s’éduque lui-même, mais surtout par les adultes :

-      famille

-      l’Etat (école…)

-      société (les autres, médias, associations, la religion pour certains…).

        

I.                    QUATRE ANNEES D’APPRENTISSAGE



      Apprendre
est la mission première de l’élève au collège. Cela se fait dans le cadre du collège :

L’établissement est bien inséré, au cœur de la petite ville de Nyons : il jouxte le centre historique. Cependant, la desserte, notamment pour les bus scolaire, n’est pas aisée, en raison de la topographie à la fois pentue et en terrasse. L’architecture, type des établissements scolaires, dénote dans le paysage méditerranéen comme dans le tissu urbain et villageois provençal.

-      c’est une création du Moyen Âge (d’abord un internat d’étudiants, puis un lieu d’enseignement)

-      scolarité obligatoire de 6 à 16 ans

-      c’est le collège unique (réforme Haby de 1975) : même enseignement pour tous les élèves de France (y compris dans le privé).

 

La continuité avec le primaire

-      matières : français, histoire, géographie, mathématiques, science, sport, un peu de musique, d’arts plastiques, de langue, d’éducation civique…

-      socle commun de compétences :

 

SOCLE COMMUN

 

1. maîtrise de la langue française

2. pratique d’une langue étrangère vivante

3. bases des mathématiques et de la culture scientifique et technologique

4. maîtrise des techniques d’information et de communication

5. culture humaniste

6. compétences sociales et civiques

7. autonomie et initiative.

 

 

Les différences avec l’école primaire

-      le savoir, plus différencié, est organisé en disciplines (matières) mises en œuvre par plusieurs professeurs

-      certaines disciplines prennent un nouveau nom ou sont entièrement nouvelles.

 

La plupart sont obligatoires : arts plastiques, éducation civique, éducation musicale, éducation physique et sportive, histoire et géographie, 2 langues vivantes, mathématiques, sciences de la vie et de la terre, physique, technologie.

Rq : au collège Barjavel, on choisit :

-      1re langue : allemand, anglais

-      2e langue (à partir de la 4e) : anglais, allemand, espagnol, italien.

 

Quelques disciplines sont en option, si l’élève le souhaite :

-      langues anciennes : latin (5e), grec (4e)

-      langues vivantes : occitan (6e), anglais (2 heures supplémentaires en classe européenne en 4e)

-      découverte professionnelle en 3e (3 heures à Barjavel ou 6 heures ailleurs).

 

Qu’apprend-on ?

-      des savoirs (connaissances nouvelles)

-      des savoir-faire (méthodes de travail, manières de réfléchir)

-      des moyens de communiquer.      

 

« Le C.D.I.

Le centre de documentation et d’information est à la disposition de tous les membres du collège.

Les élèves y viennent pour lire, emprunter ou rendre un livre, faire une recherche, ou encore travailler sur le projet d’orientation. »

 

Extraits du règlement intérieur du collège Barjavel, Nyons, 2009

 

Au CDI (centre de documentation et d’information), on apprend :

-      à s’informer, en faisant des recherches documentaires : sélectionner l’information et l’organiser

-      à travailler en autonomie.

 

A la fin de la 3e :

- on passe le Diplôme National du Brevet

         - on choisit son orientation : lycée général, lycée technologique, lycée professionnel, apprentissage.

Rq : quelques uns peuvent s’orienter dès la 4e (4e technologique, 4e agricole…).

 

QUELQUES CONSEILS

 

Je mène une vie saine :

-      dormir 10 heures environ par nuit

-      bien déjeuner le matin

-      faire du sport et avoir des loisirs

 

Je suis autonome :

-      je fais mon travail à l’avance

-      je remplis régulièrement l’agenda scolaire

-      j’approfondis les connaissances par la lecture et une recherche personnelle

 

Je n’ai pas peur :

-      de poser des questions (surtout quand on ne sait pas)

-      en cas de problème, d’en parler au professeur ou professeur principal

 

Je pense à mon avenir :

-      je m’informe sur les métiers

-      j’apprends à bien me connaître : mes qualités et mes difficultés.

-       

ON ARRIVE A PRESQUE TOUT PAR LE TRAVAIL

 

II.                  UNE ORGANISATION AU PROFIT DE L’ELEVE

 
Une organisation centrée sur l'élève


ORGANIGRAMME DU COLLEGE




Tous les adultes, membres de la communauté scolaire, contribuent à l’encadrement des élèves. Ils forment l’
équipe éducative au sens large. Le groupe le plus nombreux est formé par les enseignants. Le but est de favoriser la réussite de l’élève.

   

 

Un fonctionnement qui repose sur le principe d’autorité

 

         Les décisions sont prises par l’équipe éducative. L’élève est soumis au principe d’autorité : comme enfant, donc mineur, il est sous l’autorité des adultes.

Remarque : l’autorité des adultes du collège est déléguée par la loi, l’Etat et les familles.

 

Un lieu d’apprentissage de la démocratie

 

« Le règlement intérieur a donc pour objectif d’assurer l’organisation de ce travail, de favoriser la formation civique dans un esprit laïque et démocratique et de neutralité politique, idéologique et religieuse.

(…)

 

Délégués

Les élèves disposent, par l’intermédiaire de leurs délégués du droit d’expression collective et du droit de réunion.

Afin de permettre l’apprentissage de la vie démocratique, les délégués élus au début de chaque année scolaire sont les intermédiaires entre leurs camarades, les professeurs et l’administration. »

 

Extraits du règlement intérieur du collège Barjavel, Nyons, 2009

 

 

Le collège est un lieu d’initiation à la vie démocratique.

 

Comment devient-on délégué ?

 

         Par l’élection : le délégué est choisi parmi plusieurs candidats, après un débat et un vote. C’est donc une démocratie représentative.

 

Qui a le droit de vote ?

 

         Tous les élèves votent sans distinction : suffrage universel.

 

Qui a le droit de se présenter pour être délégué ?

 

         Tous les élèves peuvent être candidats.

 

Quel est le rôle du délégué ?

 

Le délégué de classe fait le lien entre les élèves et les représente auprès des enseignants et de la direction, en particulier au cours des conseils de classe.

 

En résumé, qu’est-ce la démocratie ?

 

         C’est une manière d’organiser la vie des hommes entre eux, fondée sur :

-         l’égalité des droits entre les élèves

-         la liberté d’expression

-         le droit de participer aux décisions.

 

Quelles sont les limites de la démocratie pour les élèves ?

 

Le caractère démocratique a pour limite le principe d’autorité. 

 

III.                             APPRENDRE A VIVRE ENSEMBLE

 

Un lieu de sociabilité

 

« Préambule

 

Le collège est un établissement qui, de la 6e à la 3e, reçoit des élèves y effectuant leur scolarité obligatoire.

C’est un lieu de travail où chaque élève doit apprendre à devenir un citoyen.

Le règlement intérieur a donc pour objectif d’assurer l’organisation de ce travail, de favoriser la formation civique dans un esprit laïque et démocratique et de neutralité politique, idéologique et religieuse.

Il est fondé sur le respect mutuel des personnes, des biens et des locaux.

Il vise aussi à développer l’apprentissage de l’autodiscipline par l’acquisition du sens de la responsabilité.

Tout élève inscrit au collège est soumis au règlement intérieur. »

 

Extraits du règlement intérieur du collège Barjavel, Nyons, 2009

 

 

Le collège est un lieu de vie sociale, soumis à des règles. Les élèves ont des droits, des libertés et des devoirs définis par le règlement intérieur.

 

Quels sont les grands principes fixés par le préambule ?

è    La scolarité est obligatoire

è    Le règlement intérieur s’impose à tous les élèves

è    Le collège est un lieu de travail

è    Le collège est un lieu d’apprentissage de la citoyenneté, en particulier de la responsabilité

è    Le collège est un espace laïc

è    Le collège est un lieu de neutralité politique et idéologique

è    Le collège est un lieu démocratique.

 

Que dit le règlement intérieur en matière de comportement ?

 

« C’est un lieu de travail où chaque élève doit apprendre à devenir un citoyen.

Le règlement intérieur (…) est fondé sur le respect mutuel des personnes, des biens et des locaux.

Il vise aussi à développer l’apprentissage de l’autodiscipline par l’acquisition du sens de la responsabilité. 

(…)

Tenue et comportement

 

Tous les élèves se doivent d’adopter une tenue propre et décente.

Tout élève doit avoir une attitude correcte dès l’abord de l’établissement.

Tout comportement manifestement provocant sera sanctionné.

Les manifestations d’amitié entre élèves doivent se limiter à ce que la décence autorise dans une communauté scolaire.

(…)

Il est interdit de se battre ou d’exercer des brimades à l’égard des autres élèves.

Aucun comportement de violence verbale ou physique ne peut être toléré à l’intérieur comme aux abords de l’établissement.

(…) le port de signes ou de tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. »

 

Extraits du règlement intérieur du collège Barjavel, Nyons, 2009

 

Que prévoit le règlement en cas de non respect des personnes, des biens et des règles ?

 

Le règlement intérieur prévoit des sanctions graduées. Le respect des personnes passe d’abord par le dialogue.

Le but du règlement intérieur est donc de protéger les personnes et les biens.

 

Un espace laïc

 

« Le règlement intérieur a donc pour objectif d’assurer l’organisation de ce travail, de favoriser la formation civique dans un esprit laïque et démocratique et de neutralité politique, idéologique et religieuse.

(…)

Conformément aux dispositions de l’article L.14165-1 du code de l’éducation, le port de signes ou de tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit.

Lorsqu’un élève méconnaît l’interdiction posée à l’alinéa précédent, le chef d’établissement organise un dialogue avec cet élève avant l’engagement de toute procédure disciplinaire. »

 

Extraits du règlement intérieur du collège Barjavel, Nyons, 2009

 

         Pour comprendre ce qu’est l’« esprit laïque » :

 

         Qu’est-ce qui interdit en matière religieuse ?

 

Des signes et des tenues rendant particulièrement visible une religion sont interdits.

 

         Que signifie « neutralité religieuse » ?

 

L’Etat, à travers le collège, n’a aucune préférence religieuse ; il n’y a pas de religion d’Etat et les religions sont toutes à égalité par rapport à lui. L’Etat tolère les religions : chacun a le droit d’avoir une religion ou de ne pas en avoir.

         Sont également interdits : le prosélytisme (propagande en faveur d’une religion) et la contrainte (obligation de suivre) en matière de religion.

 

         Que prévoit la loi en cas de non respect des règles de la laïcité ?

 

Le dialogue entre l’élève, ses parents et le chef d’établissement et, le cas échéant, des sanctions.

 

D’où vient le principe de laïcité ?

 

Il s’est mis en place en France avec les lois scolaires de Jules Ferry (1880-1883) et la loi de séparation des Eglises et de l’Etat en 1905, proposée par Aristide Briand.

 

 

On peut consulter l’intégralité du texte de loi, le rapport d’Aristide Briand et l’histoire de la laïcité sur le site de l’Assemblée nationale :

http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/eglise-etat/sommaire.asp#loi

 

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Qu'est-ce que l'éducation civique ?

13 Septembre 2009, 23:15pm

Publié par histege

QU'EST-CE QUE L'EDUCATION CIVIQUE ?

 

 

         Le mot éducation vient du latin educare qui veut dire “emmener, conduire hors de (l’enfance)”. L’éducation permet de développer au mieux la personnalité de l’enfant par un ensemble de règles, d’exemples et d’activités.

         L’éducation est proposée par la famille, l’Etat et la société et mise en œuvre par des adultes. Parents, enseignants, éducateurs... accompagnent l’enfant dans son développement : il s’agit de l’aider à bien vivre son enfance et de l’épauler dans son cheminement vers l’âge adulte, pour y devenir un être libre, conscient et responsable. Ainsi, s’instruit-on grâce aux autres.

         Mais, on s’éduque également soi-même. L’enfant va au-devant et fait alors l’effort de s’instruire par une curiosité, des expériences et des recherches personnelles.

 

         Les mots cité, citoyen, civique et civisme viennent du latin civitates, c’est-à-dire la cité. Chez les Romains, celle-ci était une organisation politique et sociale : la réunion de plusieurs tribus, qui ont une même religion et suivent les mêmes règles politiques. En grec, elle a pour correspondant poleis qui a donné en français police (agents en charge de la sécurité publique, mais aussi selon l’ancien sens : l’administration de la cité) et politique.

 

         L’enfant (collégien en l’occurrence) est une personne qui a des droits et des devoirs universels et des droits particuliers dans son pays. Tout le monde doit connaître les lois de l’Etat où l’on vit et savoir les utiliser pour trouver sa place dans la société. L'éducation civique permet de les connaître et accompagne l’enfant vers la pleine citoyenneté (18 ans).

         La citoyenneté s’exprime au niveau de la France (citoyen français) et au niveau de l’Union européenne (citoyen européen). Elle n’existe pas encore – on peut le regretter – au niveau mondial, en raison de l’absence d’organisation politique à cette échelle. Cependant, il est une fraternité qui s’étend à l’humanité entière et des droits définis par les différentes conventions internationales.

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L'Allemagne - géographie - 4e

3 Juin 2009, 11:39am

Publié par histege

L’ALLEMAGNE

 

Chap. 12 p. 220-233

 
Pour une présentation générale de l'Allemagne faite par le gouvernement allemand, n'hésitez pas à consulter le site suivant qui est très bien fait :
http://www.tatsachen-ueber-deutschland.de/index.php?L=2 
En particulier, la partie économique :
 
http://www.tatsachen-ueber-deutschland.de/fr/leconomie.html

I. UN ÉTAT A GEOMETRIE VARIABLE



 
    En 1789, l’Allemagne n’existe pas. Il y a au contraire un grand nombre d’États, qui ont une langue et une culture communes (des « Allemagne »), regroupés dans un ensemble appelé Saint-Empire romain germanique.
   Les conquêtes napoléoniennes, avec la création de la Confédération du Rhin et la dissolution du Saint-Empire romain germanique en 1806 contribuent à la formation du sentiment national allemand.




La Prusse poursuit sa montée en puissance, commencée au XVIIe siècle, et regroupe progressivement tous les États allemands sous sa direction :

     - victoires de Waterloo en 1815



     - contre l’Empire d’Autriche-Hongrie en 1866


    - et contre la France en 1870


     Le chancelier Otto Von Bismarck joue un rôle essentiel en la matière.
 1871 : l’empire allemand est proclamé à Versailles
 : l’Allemagne est unifiée politiquement dans un seul État.

    La première guerre mondiale se termine par la défaite de l’Allemagne : son territoire est amputé de 13 % et coupé en deux.


    L’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933 entraîne la reprise des territoires perdus et la conquête de pays voisins pour former le Grand Reich (Grande Allemagne), qui atteint son extension maximale en 1942, pendant la Deuxième guerre mondiale.

   En 1945, les vainqueurs amputent fortement le territoire de l’Allemagne et le partagent en quatre zones d’occupation. Les deux grands vainqueurs, Soviétiques et Américains, se divisent rapidement : c’est le début de la guerre froide, qui s’exerce principalement en Allemagne. En 1949, Américains, Britanniques et Français fusionnent leurs zones d’occupation pour former un nouvel État, la République fédérale d’Allemagne (RFA). L’URSS riposte en transformant sa zone en République démocratique allemande (RDA). La partition de l’Allemagne en deux États s’aggrave avec la construction en 1961 d'un mur autour de Berlin-Ouest, pour empêcher le départ massif des Allemands de l’Est, un mur bientôt élargi à l’Europe, sous la forme du « rideau de fer ».



 

Le 9 novembre 1989, une manifestation spontanée de Berlinois de l’Est ouvre le mur ; le mouvement ne s’interrompra pas : la frontière est ouverte entre les deux États. L’année suivante, l’Allemagne se réunifie ; en réalité, la RFA absorbe la RDA. Berlin redevient la capitale de toute l’Allemagne en 2000.

 

La République fédérale allemande est aujourd’hui une fédération (Bund) qui rassemble 16 États, appelés Länder. Le pouvoir est partagé entre :

- l’État fédéral, exercé par un chancelier (chef du gouvernement) et deux assemblées, le Bundestag surtout et le Bundesrat

- chaque Land, dirigé par un gouvernement et une assemblée, le Landtag.

  

 

http://fig-st-die.education.fr/actes/actes_2003/fiches/mallaisy/img13.html




II. AU CŒUR DE LA MEGALOPOLE EUROPENNE

L’Allemagne se trouve au cœur de la mégalopole européenne : pays le plus peuplé d’Europe (hors Russie) avec 82 millions d’habitants pour une superficie de 357 000 km2 seulement. La densité est élevée : 230 hab/km2 (deux fois celle de la France).

 

Les zones les moins peuplées correspondent à la plaine du Nord, au Centre et au Sud-Est (plateaux et bordure montagneuse). Pourquoi ? Dans le passé, ces régions étaient moins favorables à l’agriculture (ex : terres lourdes et froides du Nord).

 

Les zones les plus denses correspondent :

- surtout à la vallée du Rhin à l’Ouest, avec un prolongement à l’Est sur Hanovre. Le Rhin a toujours été une grande artère de circulation et de commerce, notamment depuis l’époque romaine.

- la Saxe à l’Est.

Pourquoi ? L’exploitation des mines de charbon et de fer et leur transformation par des industries sidérurgiques et métallurgiques à partir du XVIIIe siècle attire les populations des campagnes (exode rural) et entraîne développement de grandes villes industrielles dans des régions comme la Ruhr et la Saxe.

 

Contrairement à la France, l’Allemagne possède un important réseau de grandes villes :

- une dizaine de villes millionnaires, dont aucune ne domine l’ensemble du réseau. Les pôles urbains les plus peuplés et les plus puissants sont par ordre décroissant Berlin, Hambourg, Munich et Francfort.

- plusieurs conurbations : la plus importante est celle de la Ruhr (11 millions d’hab) : Essen, Dortmund, Düsseldorf, Duisbourg et Cologne.

 

Francfort, avec au premier plan le Main, affluent du Rhin et au second plan le Skyline, surnommé "Mainhattan", quartier d'affaires moderne, où dominent les activités financières. Capitale économique et financière de l'Allemagne, elle a également une vocation internationale, comme le montre l'importance de sa bourse et de son aéroport.

 

Proposition de paragraphe argumenté, à partir du dossier sur le sujet : les transformations récentes de Berlin.

 

    Depuis la réunification de l'Allemagne en 1990, Berlin connaît de profondes transformations urbaines dans le but d'en faire une métropole au rayonnement européen et mondial.

 

    Pour arrêter l'exode massif de population de l'Est vers l'Ouest, les Allemands de l'Est construisent un mur en 1961 qui coupe physiquement la ville en deux de manière infranchissable, laissant une zone de no man's land (doc. 1). Deux villes se forment, évoluant concurremment. Depuis 1989, le mur est détruit et le coeur de la ville est soumis à de grands travaux de rénovation (Reichstag, Porte de Brandebourg...) et à des constructions nouvelles (doc. 2 et 3). Pendant la guerre froide, le centre historique, Mitte, est devenu centre de la capitale Berlin-Est pour la RDA. La RFA crée alors un nouveau centre-ville, Europa-Center à Berlin-Ouest. Aujourd'hui, un troisième centre est en construction : le centre administratif fédéral car Berlin est redevenue la capitale de toute l'Allemagne depuis 2000 (plan : doc. 4).

    Ces travaux visent à faire de Berlin une capitale attractive. Eloignée du coeur économique de l'Allemagne (axe rhénan et Francfort), elle développe des liaisons rapides pour corriger cela : autoroutes, TGV, aéroport international, voie d'eau. Mais, proche de la Pologne, elle veut jouer un rôle de commandement au coeur de l'Europe et notamment des marchés de l'Europe de l'Est. De grandes entreprises ont compris ce potentiel et y installent leur siège social : d'abord des Konzern allemands (Mercedes, Volkswagen Siemens), mais aussi des multinationales étrangères (américaines : General Motors et japonaises : Toyota, JVC, Sony, banques) (doc. 6).

    Cependant, les transformations du centre-ville entraîne des problèmes : circulation difficile, pollution, manque de logements, augmentation très forte des loyers. Cela force les classes les plus pauvres, dont les étrangers (Turcs...) à quitter le centre, qui se vide de ses habitants. Il y a gentrification du centre de Berlin : les populations aisées remplacent les populations pauvres et les classes moyennes, obligées de s'installer à la périphérie de la ville. Il y a tertiarisation accrue également : les bureaux et les grandes entreprises  évincent les petites entreprises (doc. 5).

    Berlin, redevenue capitale de toute l’Allemagne, se transforme profondément. Certes, elle entend être la principale métropole de l’Europe médiane, elle se donne également une vocation européenne et mondiale.


L’Allemagne connaît une sorte de « crise démographique », liée à la dénatalité (natalité faible : peu de naissances). Le nombre moyen d’enfants par femme est faible : 1.37 (rq : en dessous de 1.8, la population diminue) et la croissance naturelle est négative : - 2.7.

Conséquences :

o    la population diminue

o    la population vieillit.

 

L’Allemagne compte 9 % de population étrangère (1/3 sont Turcs).

 

III. LA TROISIEME PUISSANCE MONDIALE

 

Proposition de correction sur le sujet p. 224-225

 

L'Allemagne : une puissance européenne et mondiale

 

 

Questions

 

1. Daimler-Benz (doc 5) montre que la réussite économique allemande repose d'abord sur la puissance des konzern, groupes industriels concentrés, diversifiés et implanté dans de nombreux pays. Ensuite, le modèle économique allemand (doc 6) est solide : des banques puissantes, la cogestion (les patrons associent les syndicats à la direction des entreprises) et une monnaie forte. Enfin, l'économie allemande est fortement connectée au reste du monde, comme le montre le port de Rostock (doc 3), ouvert sur la mer Baltique et relié à l'intérieur du pays par des transports rapides.

2. L'industrie allemande est puissante dans la sidérurgie, la chimie (BASF, doc 1 et 3, dont le siège social est à Ludwigshaffen et Bayer), dont les matières plastiques. L'automobile est un des fleurons de l'industrie allemande. Avec ses multinationales Daimler-Chrysler (doc 4 et 5) et Volkswagen (doc 2), elle se place au 1er rang européen et au 3e mondial. L'Allemagne réussit également (doc 4) dans les biens d'équipements (Thyssen-Krupp), la construction électrique et électronique (Siemens).

3. Le modèle allemand connaît aujourd'hui des difficultés  (doc 6) : ralentissement de la croissance économique, montée du chômage et des grèves car la concurrence des autres pays est vive. La France, longtemps loin derrière l'Allemagne, a aujourd'hui rattrapé son retard. Mais, les bases restent solides.

 

Paragraphe argumenté sur le sujet : l'Allemagne est une grande puissance économique

 

        L'Allemagne est une grande puissance économique européenne et mondiale. Sur quoi repose cette puissance ? Quelle est sa situation aujourd'hui ?

 

        La puissance allemande repose d'abord sur la force de son industrie, depuis le milieu du XIXème siècle. L'industrie est le moteur de l'économie allemande. Les secteurs performants sont la sidérurgie, la chimie avec les 2e (BASF) et 3e (Bayer) groupes mondiaux, les machines-outils et les biens d'équipements (Thyssen-Krupp), l'automobile avec deux grands groupes : Daimler-Benz (doc 5) et Volkswagen (doc 2). Ces groupes ont racheté des constructeurs automobiles étrangers. L'automobile allemande se classe ainsi au troisième rang mondial. La construction électrique, l'électronique et l'informatique sont aussi un point fort, comme le prouve l'importance du groupe Siemens. La force de cette industrie repose également sur la qualité des produits industriels allemands et le dynamisme de la recherche-développement (doc 1). De plus, elle est ouverte sur le monde grâce à ses portes sur la mer du Nord et la mer Baltique : Rotterdam aux Pays-Bas, Hambourg, Brêmehaven et Rostock (doc 3).

 

        La puissance allemande repose ensuite sur son modèle économique, dit « modèle rhénan ». Depuis 1945, il est à la base du "miracle allemand". Depuis la fin du XIXe siècle, les entreprises se sont concentrées en grands groupes, appelés konzern : Thyssen, Krupp, Siemens, Bayer, Basf, Daimler-Benz, Volkswagen... Aujourd'hui, ces groupes se sont diversifiés, à l’exemple de Daimler-Benz (doc 5) : d’abord spécialisé dans l'automobile, il s’élargit à l'aéronautique et l'aérospatiale, à la construction électrique et électronique et aux services. Les konzern s'implantent dans le monde entier, comme l'illustre Volkswagen (doc 2). Les banques (doc 4 et 5) sont puissantes et soutiennent les entreprises allemandes par des prêts. Une monnaie forte (le mark, puis l’euro) soutient aussi la croissance de l'économie allemande, avec un chômage et une inflation faibles. De plus, la cogestion des entreprises, partagée entre patrons et syndicats, diminue les conflits et les grèves. L'économie allemande associe des aides sociales importantes à l'économie de marché capitaliste.

 

        Mais, le modèle "rhénan" est confronté aujourd'hui à la crise (doc 6) : fermetures d'usines, suppression d’activités moins rentables, reconversions (changement d'activité) et délocalisations (transfert d'usines vers les pays où la main-d'oeuvre est moins chère). Le chômage augmente et les grèves se multiplient. Le gouvernement réduit les aides sociales. Les difficultés sont liées à la concurrence des autres pays, soit des pays déjà industrialisés comme les E-U, le Japon mais aussi l'Europe ; la France ayant désormais rattrapé son retard sur l'Allemagne (doc 6), soit des nouveaux pays industrialisés d’Asie. De plus, l'économie allemande a pris du retard dans les hautes technologies et les services. Cependant,  le document 6 (article de journal) paraît aujourd’hui daté, car il s’agit d’une crise d'adaptation : les bases de l'économie allemande restent très puissantes. L’Allemagne cherche à rattraper son retard dans certains secteurs. Enfin, la crise actuelle, déclenchée fin 2008 par la crise financière internationale, a des conséquences importantes. Ce n’est pas pour autant que la place relative de l’Allemagne dans le monde soit remise en cause. Car, cette crise touche tous les Etats, de manière plus ou moins sélective.

 

        Ainsi, le modèle "rhénan" est aujourd'hui en partie remis en cause, en raison des difficultés d'adaptation que connaissent les entreprises. Mais, les bases de l'économie, notamment de l'industrie, restent puissantes, malgré la concurrence internationale. Son modèle montre son rôle de protection et d’atténuation face à la crise actuelle. L'Allemagne est ainsi la première puissance européenne et la troisième mondiale, mais talonnée par la Chine.


IV. LES STRUCTURES ET LES DYNAMIQUES DE L’ESPACE ALLEMAND


 

L’Allemagne bénéficie de sa position médiane en Europe. Elle s’ouvre au Nord par une façade maritime et sur l’Europe orientale et danubienne. La réunification de l’Allemagne en 1990 n’a pas résorbé les inégalités encore fortes, notamment entre l’Est et l’Ouest.

         L’Allemagne rhénane à l’Ouest, densément peuplée et fortement urbanisée, forme un ensemble riche et puissant. Les villes, nombreuses, font partie intégrante de la mégalopole européenne. La région Rhin-Ruhr constitue le cœur économique et financier de l’Allemagne, avec de grands pôles de décision comme Francfort et Düsseldorf. L’industrie est diversifiée et performante et les vieilles industries continuent leur reconversion. Le Rhin, qui débouche sur la mer du Nord, forme un axe majeur qui favorise les relations de l’Allemagne avec l’Europe du Nord-Ouest, centre de gravité de l’Europe, et facilite ses échanges avec le reste du monde (Rotterdam, aux Pays-Bas, est le premier port « allemand » et le deuxième mondial). Des axes secondaires en développement le prolongent en direction de la Bavière au Sud et de la Saxe au Nord.

         Le Sud – on parle parfois de « Sun Belt » – connaît un développement rapide, porté par l’implantation d’industries de haute technologie. Son dynamisme attire les populations qui viennent notamment de l’Allemagne centrale et orientale. Les métropoles s’y développent et Munich tend à polariser la région.

Les régions orientales correspondent à l’ancienne R.D.A. Marginales et en retard économique, elles demeurent essentiellement agricoles ; la crise des vieilles industries entraîne un fort chômage. La réinstallation de la capitale politique à Berlin et l’ouverture croissante vers les marchés des pays de l’Est visent à déplacer le centre de gravité de l’Allemagne et à favoriser le développement des régions orientales.






© A. Sadki 

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Gilgamesh - 6e

26 Mai 2009, 22:51pm

Publié par histege

GILGAMESH

 

 

 

Gilgamesh est le héros d’un long poème épique, appelé L’épopée de Gilgamesh. C’est la plus ancienne œuvre littéraire connue, rédigée en une langue sémitique sumérienne. Elle se compose de 3 000 à 3 500 vers. Les chants devaient être oraux au départ. Ils sont ensuite gravés sur des tablettes d’argile, en écriture cunéiforme. Des fragments ont été redécouverts par des archéologues en 1845 en fouillant l’ancienne cité de Ninive. D’autres fragments ont été trouvés sur d’autres sites.

Gilgamesh a sûrement existé, mais on n’en a pas la preuve et on n'en possède aucune représentation attestée. C’est un roi légendaire, le 5e de la ville d’Uruk, appartenant au peuple des Sumériens, en Mésopotamie. Il aurait vécu vers 2650 avant J.-C. 

 

Gilgamesh est un homme puissant et béni des dieux. Il est aux deux-tiers divin et un tiers humain. Mais, c’est un tyran qui persécute ses sujets.

 

Ses sujets se plaignent aux dieux, qui créent un personnage aussi puissant que lui : ce sera Enkidu au corps velu, vivant avec les animaux sauvages. Apprenant la nouvelle, Gilgamesh envoie une courtisane, Shamhat, pour le détourner de l’affrontement. Celle-ci le séduit et s’unit à lui « six jours et sept nuits ». Par l’amour, Enkidu devient homme et se civilise. Après une lutte épique, les deux héros deviennent des amis inséparables.

 

Gilgamesh court après la gloire et veut rendre son nom célèbre pour toujours. Avec Enkidu, ils partent combattre le géant Huwawa (ou Humbaba), qui garde la maison des dieux dans la forêt de cèdres du Liban. Ils réussissent à le vaincre et coupent les arbres, ramenant les troncs à Uruk, où on leur fait un triomphe.

 

Inana (Ishtar), déesse de l’amour et de la guerre, tombe amoureuse de Gilgamesh. Celui-ci rejette ses faveurs, en l’injuriant. Furieuse, la déesse obtient de son père, le dieu Anu, l’envoi du Taureau céleste pour détruire la cité d’Uruk. Le taureau est finalement vaincu par les deux héros. Enkidu jette avec mépris un membre du taureau à la face d’Inana.

 

Mais, Enkidu tombe malade. Il meurt dans les bras de Gilgamesh. Au comble du désespoir, ce dernier comprend que lui aussi devra mourir un jour. Il décide de gagner l’immortalité et d’égaler les dieux. Sachant qu’il n’existe qu’un homme, Uta-napishti qui a eu droit à l’immortalité, il décide d’aller le trouver au bout du monde. Uta-napishti lui raconte le récit du déluge. Enki, dieu superintelligent, a inventé les hommes pour qu’ils travaillent au bénéfice des dieux. Cependant, Enlil, dieu souverain des dieux et du monde, est fatigué de leur tapage, qui l’empêche de dormir. Pendant six jours et sept nuit, il déclenche un terrible déluge. Mais, Enki réussit à sauver un homme, Uta-napishti, avec sa femme, en lui conseillant de construire une arche. Il pourra faire renaître l’humanité.

Uta-napishti met Gilgamesh à l’épreuve : demeurer six jours et sept nuits sans sommeil. Gilgamesh s’écroule d’épuisement. Il n’aura donc pas droit à l’immortalité. La femme d’Uta-napishti le prend en pitié et lui révèle l’existence d’une Plante-de-vie qui, sans rendre immortel, permet de redevenir jeune. Gilgamesh réussit l’exploit de plonger pour la cueillir au fond de la mer. Sur le chemin du retour, la déposant sur la rive, pour se baigner, la plante de jouvence lui est ravie par un serpent qui pourra se régénérer.

 

Gilgamesh est pris de désespoir. Ses exploits restent vains : il est condamné à rester un homme. Cependant, il se fait une raison et rentre de « ses errances, exténué, mais apaisé », après « avoir tout vu, connu le monde entier et tout mis en mémoire ». Il accède à la sagesse et gouverne désormais en roi débonnaire, qui se consacre au bien de ses sujets et réalise de grands travaux.

 

Gilgamesh n’aura donc pas droit à l’immortalité comme les dieux. L’épopée est un poème de sagesse sur la condition humaine. Elle raconte la vie du plus célèbre des hommes. Les hommes ne peuvent être des dieux, mais la gloire et la sagesse leur sont ouvertes.

          L’épopée de Gilgamesh a eu un immense succès pendant deux millénaires dans tout le Proche-Orient. De nombreux éléments sont repris et adaptés. Les Hébreux (et à leur suite : les chrétiens et les musulmans) reprennent le récit de la création de l’homme et celui du déluge avec le personnage de Noé. Les Grecs s’inspirent probablement des exploits de Gilgamesh pour illustrer les douze travaux de leur héros Heraklès (Hercule).


© A. Sadki 

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Asie - 5e

26 Mai 2009, 16:15pm

Publié par histege

L’ASIE

 

Chap 12 p 226-249

 

C’est le continent le plus vaste : 44 millions de km2. 54 millions avec l’Europe, qui n’en est qu’une péninsule.

 

I. DES CULTURES VARIEES

 

Quatre grandes cultures dominent en Asie :

-        culture chinoise

-        culture indienne

-        culture musulmane

-        culture occidentale (européenne).

La plupart des grandes religions sont nées en Asie :

-        l’hindouisme (Inde…), capitale religieuse Bénarès (sur le Gange)

-        le bouddhisme, fondé par Bouddha, avec pour centre principal Lhassa (Himalaya)

-        le confucianisme, fondé par Confucius, originaire de Kufu

-        les religions monothéistes :

o     le judaïsme, avec pour capitale religieuse Jérusalem

o     le christianisme, avec pour centre Jérusalem

o     l’islam, avec pour centre La Mecque.

-        le chamanisme (animisme en Sibérie).

  Pour les principales religions non monothéistes voir la synthèse comparée :
Tableau des principales religions d'Asie, hors monothéismes - 6e - 5e


II. L’INEGALE REPARTITION DE LA POPULATION

 

L’Asie est largement le continent le plus peuplé : 4.1 milliards sur 6.8. Deux tiers des habitants de la planète vivent en Asie. La population s'accroît assez rapidement, de manière comparable à celle de l'Amérique, beaucoup plus que celle de l'Europe, mais moins vite que celle de l'Afrique.

 

La densité (4 100 ÷ 44) est élevée, près de 100 hab/km2 (deux fois la moyenne mondiale).


 


Mais, les écarts sont énormes :

des « déserts humains », liés à de fortes contraintes naturelles : le froid (Sibérie), l'altitude (montagnes de l'Himalaya, plateau du Tibet, désert de Gobi), la sécheresse (Asie centrale et Arabie, sauf vallées fluviales), l'humidité ("désert vert" comme pour la forêt dense à Bornéo).

des foyers de population : foyer chinois (1.5 milliards d’habitants), foyer indien (1.2 milliards), foyer indonésien (150 millions). Ils s'expliquent par des chances géographiques (atouts naturels) : 

milieu tempéré (Chine du Nord, Corée et Japon) avec en particulier la zone de loess (terres fertiles apportées par le vent) : culture du blé.

surtout milieu de mousson : masse d’air qui se charge de vapeur d’eau au-dessus des océans et au niveau de l’équateur par évaporation. Les alizés (vents) les emportent au Nord où elle se déverse sous forme de pluies diluviennes.

Conséquences :

§ inondations : destructions (récoltes et habitations) et mortalité (dizaines de milliers de personnes par an)

§ fertilité : culture du riz (riziculture) dans des champs en terrasses inondés (rizières). Jusqu’à 3 récoltes par an. Cela a permis de multiplier considérablement la population dès l’antiquité.


Attention ! l'explication par les contraintes et les atouts des milieux naturels ne suffit pas ; la part des hommes est importante.

La majorité des habitants de l'Asie sont encore des ruraux (60 %).



Mais, l'urbanisation progresse rapidement et plus de la moitié des grandes métropoles mondiales de plus 10 millions d'habitants, appelées également mégapoles, se trouvent en Asie. Elles sont en croissance rapide (sauf Tokyo, la ville la plus peuplée du monde avec 30 millions d’hab, et Osaka au Japon), avec souvent 4 types de quartiers : un quartier des affaires (CBD), des quartiers riches, des quartiers pauvres nombreux et étalés, avec parfois des bidonvilles (ex : à Calcutta et Mumbay).



Le gigantisme et la démesure architectoniques des CBD des mégapoles d'Asie obéit à une volonté d'affirmation de richesse, de puissance et de capacité esthétique. Elles cherchent en particulier à supplanter les villes nord-américaines. Ces coeurs de villes veulent être les pôles et les vitrines du XXIe siècle, époque et monde. Est-ce l'indice du basculement du coeur du monde dans l'Asie-Pacifique ? Toute proportion gardée, on retrouve la course au gigantisme dans la construction des cathédrales qui s'empara des pôles urbains et religieux de l'Occident catholique aux XIIIe-XVe siècles. 


Le CBD de Shangaï, capitale économique et financière de la Chine. Symbole de son ouverture à l'économie de marché et au monde.


Les Tours Petronas à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, un nouveau pays industrialisé.

 

III. DE GRANDS ECARTS DE RICHESSE

 

Questions p. 237

 

1)   Les types d’activités visibles sur les photos :

- N° 1 : finance (bourse, 3e du monde)

- N° 2 : commerce (petit commerce de détail : marché local)

 

2)   Les deux régions d’Asie où se trouvent les Etats les plus riches :

-        Asie orientale : Japon et les NPI (Nouveaux pays industrialisés, surnommés les Dragons : Corée du Sud, Taïwan, Hong-Kong, Singapour). Ces NPI étaient pauvres et agricoles, il y a quarante ans et ils sont devenus riches grâce à l’industrie.

Asie occidentale : certains Etats d’Arabie + Israël.
D’où vient leur richesse ?
-       
Rq : il y a de nouveaux NPI, surnommés « bébés Tigres » (Malaisie, Thaïlande, Indonésie…).

-        Asie orientale : industrie et services

-        Asie occidentale : hydrocarbures (et services).

2)   Les Etats les plus pauvres se trouvent surtout dans les régions :

-        Asie du Sud (Népal, Bangladesh, Birmanie, Cambodge…)

-        Asie centrale (Pakistan, Afghanistan…)

-        Asie froide (Mongolie, Corée du Nord).

4) La photo montre qu’il y a des gens très riches (bourse) et des gens très pauvres (soupe populaire) au Japon.

    5) La photo 1 (bourse) montre que le Japon est un pays très développé : 2e puissance économique mondiale. La photo 2 montre que le Cambodge est en grande partie un pays pauvre (commerce traditionnel : économie de subsistance).

        6) La photo 4 (soupe populaire) n’illustre pas le niveau de richesse du Japon : la carte montre ce dernier fait partie des pays les plus riches du monde (plus de 25 000 dollars/an/hab).

 

 

 

Nom de l’ensemble régional

N° de la photo

Densités de population

Caractéristiques de la population (peuple/religion)

Caractéristiques du milieu de vie (atouts/contraintes)

Niveau de développement

Asie orientale

N° 1

Forte

Bouddhisme majoritaire

Tempéré au Nord  (doux) et mousson au Sud (humide)

Fort

Asie du Sud

N° 2

forte

Hindouisme majoritaire

Mousson (chaud et humide)

faible

Asie du Nord

N° 3

faible

Christianisme majoritaire

froid

faible

Asie centrale

N° 4

faible

Islam et bouddhisme

Sécheresse (Ouest), altitude et froid (Est)

faible

Asie occidentale

N° 5

faible

islam

Aride (sécheresse)

fort

 

Bilan :

-        pays riches : Japon (2 puissance économique mondiale), NPI et pays pétroliers

-        deux géants, à la fois riches et pauvres : Chine (4e puissance économique mondiale), Inde

-        pays pauvres : Bangladesh, Corée du Nord, Mongolie…

 

 


 

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Tableau des principales religions d'Asie, hors monothéismes - 6e - 5e

15 Mai 2009, 23:30pm

Publié par histege



Nom

BRAHMANISME

ou HINDOUISME

BOUDDHISME

CONFUCIANISME

TAOÏSME

SHINTOÏSME

Type

« éternelle loi » (Sanatanadharma)

religion (ensemble de religions et de croyances)

philosophie ou religion

pensée politique ou religion

philosophie (tao-chia) ou religion (tao-chiao)

« voie des dieux » (to shin)

religion animiste

Fondateur

– réformateur

Véda : révélés par les dieux aux sages, poètes et devins qui ensuite les ont transmis aux hommes

Bouddha (vers 536 - vers 480 av JC) :

Siddharta Gautama, né à Lumbini (Népal), prince indien, de la classe des guerriers (ksatriya). Reçoit une éducation hindoue, se marie et a un fils. Il fait quatre rencontres (un vieillard, un malade, un mort et un religieux errant) qui le font réfléchir sur les malheurs des hommes. A 29 ans, il abandonne tout et finit par se retirer sous un arbre pippal pour méditer seul. Il a une vision qui lui donne la connaissance de l’univers et en fait un bouddha : « l’éveillé »

- Confucius
(Kun Fu Zi)

(vers 555 - vers 479 av JC)

Fils de gouverneur, né à Kufu (Chine du Nord), tôt orphelin et pauvre, devient précepteur, puis aide administrativement le gouverneur de province. Marqué par Lao Zin.

Ecarté de la cour : il erre pendant plusieurs années à la recherche d’un souverain capable de l’écouter. Se consacre à l’enseignement et à l’étude des textes anciens.

- continuateurs : Mensius, Xun Zi et Dong Zhongshu  et plus tard Zhu Xi (XIIe siècle) et Wang Yangming (fin XVe – déb XVIe) dans un sens plus religieux

- Lao Tseu
(Lao Zin)
(vers 570 – 490 av JC)

- continuateur : Zhuang Zi

 

Pas de fondateur, ni prophète

Lieu et date de naissance – diffusion

Inde :

- 1800-300 av JC : védisme

- vers 500 av JC : brahmanisme

- depuis le IVe siècle ap JC : hindouisme

Inde

- Ve siècle av JC

Chine :

- Ve siècle av JC.

- religion d’Etat de la dynastie Han (IIe siècle av JC)  à 1911

Chine :

VIe siècle av J.-C.

 

Japon

- très ancienne

- religion d’Etat de 1868 à 1945

Livres sacrés

- Veda : 4 livres

- Upanishad

- Purana ;  Brahmana ; Aranyaka

- poèmes épiques : Mahabharata et Ramayana

Recueil des paroles de Bouddha

- les Sijing (Quatre classiques) dont Entretiens (Lunyu)
- les Wujing (Cinq classiques)
 

Le livre de la Voie et de la Vertu

- Weishi (IIIe s. ap JC)

- Kojiki, Nihongi, Kogoshui (VIIIe siècle)

Dieux

Religion polythéiste :

- dieux principaux : Shiva, Vishnou, Brahma ; puis Rama/Krishna (avatara de Vishnou), Ganesha (fils de Shiva)…

- dieux des éléments (soleil, lune, vent, feu…), divinités féminines (Devi, Durga, Sarasvati…) ; vaches, fleuves…

- êtres célestes, génies, anti-dieux (Asura)…

- plus une divinité a de bras et de têtes et plus elle est puissante.

- 3 types d’activité : dieux souverains, gardiens de l’ordre cosmique ; dieux guerriers qui combattent le Mal ; dieux qui dirigent la « production de richesses ». Certains veillent sur les fleuves, les étoiles, le jour et la nuit

- pas de divinité.

- Mais Bouddha a été divinisé par certains et beaucoup de gens croient aux génies, aux démons, aux esprits des ancêtres

 

- pas de divinité

-(Confucius parfois divinisé)

- pas de divinité

- Lao Tseu est divinisé plus tard : porté par sa mère pendant 8 ou 80 ans ; sa naissance est marquée par l’apparition d’une comète et de 9 dragons qui le baignent ; physique fantastique.

Religion polythéiste :

- Izanagi et Izanami, qui donnent naissance à Amaterasu (déesse du Soleil), Tsukiyomi (déesse de la Lune), Susanoo (dieu de la Tempête)…

- empereur (dieu descendant de la déesse du Soleil)

Prêtres

ou religieux

- sages (risi)

- brahmanes (en principe pas de prêtres)

Bonzes ou lamas

 

 

Prêtres (l’empereur en premier)

Pratiques religieuses

Cérémonies individuelles ou familiales ; pèlerinages ; prières, offrandes, sacrifices, fêtes, baignades, musiques, défilés de chars et de statues des dieux, fêtes agraires

- yoga,  méditation

- crémation des morts

- prières, offrandes, sacrifices, fêtes

- yoga, méditation

 

 

- acupuncture…

Fêtes et danses (cérémonie du riz ; d’animaux, arbres, fleurs…), processions (divinités)

Principales croyances

- la divinité est partout

- réincarnation des âmes dans un autre corps après la mort

- but : union mystique de l’âme individuelle et du brahman (personnifié par une divinité)

- comment ? se libérer des contraintes du corps par la méditation et le yoga

- division des hommes en 4 castes (brahmanes : prêtres ; kshatriya : guerriers ; vaishya : peuple ordinaire ; shudra : serviteurs et artisans).

- réincarnation dans un autre corps après la mort : la souffrance vient des renaissances sans fin

- se libérer de la souffrance en menant une vie droite, par la méditation et le yoga

- but : parvenir à l’absence totale de désir (nirvana) pour ne plus renaître

 

1) confucianisme traditionnel :

- recherche de l’Etat idéal

- restaurer le mandat du ciel que détenait l’empereur

- se soumettre au prince et au père

- former les hommes de pouvoir (création des examens impériaux)

- vivre en société de manière harmonieuse

- faire le bonheur du peuple

2) confucianisme humaniste :

- homme au centre des préoccupations

- morale positive, avec but d’éducation, pour conduire l’homme à un état de perfection (morale et de comportement)

- éveiller l’esprit critique et une pensée personnelle

- possibilité de faire une remontrance au prince et au père

- tao : source de toute chose

- vivre en harmonie avec la nature pour être en harmonie avec le tao

- ne pas agir (wu-wei) : ne faire que le nécessaire et être à l’écoute du tao

- ne pas être

- revenir à l’origine (fu)

- tout est marqué par le yin et le yang :

- s’attirent et se repoussent (dualisme)

- présents en toute chose en proportion variable

- yin : doux, féminin, passif, obscur, creux, négatif…

- yang : dur, masculin, actif, lumineux, montagneux, positif…

- atteindre l’immortalité (religion)

 

Culte des dieux (kami), de la nature (arbres, rochers, rivières, eau, vent, montagnes…) et des ancêtres

Lieux de culte

mandirs : en forme de pain de sucre ; multiples statues des dieux

stupa (en forme de dôme), pagode ou temple au Tibet ; statues de Bouddha

Temples (miao)

Temples :

- privés (tzu-sun miao)

- communautaires (kuan)

Temples, avec objets symboliques (sabre, perle, miroir, saké…)

Domaine actuel

Inde, Bengladesh, Asie du Sud-Est

Tibet, Mongolie, Chine, Corée, Japon, Asie du Sud-Est

Chine, Corée, Singapour

Chine

Japon

 

Remarques :

-          toutes ces religions conservent des pratiques animistes

-          il y a encore quelques autres religions : jaïnisme, sikhisme…

-          les principales religions monothéistes, nées dans la péninsule arabique, ne sont pas évoquées ici.

 

© A. Sadki



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Les décolonisations - Histoire - 3e

15 Mai 2009, 19:41pm

Publié par histege


DÉCOLONISATION ET "TIERS-MONDE"

 



         La colonisation est la domination d'un État (aux époques modernes et contemporaines, toutes les puissances coloniales sont organisées en États) sur un autre État ou territoire (ayant une organisation sociale et politique), relevant chacun, presque toujours, de deux aires culturelles différentes (certains auteurs utilisent le vieux vocable de "civilisation"). 


         Les Amériques latine et anglo-saxonne, avec l’Océanie et l'Afrique du Sud, ont déjà acquis leur indépendance réelle ou de facto, de la fin du XVIIIe siècle au début du XXe siècle. Cependant, celle-ci est très spécifique car ce sont des mondes issus de l’Europe ou des mondes créoles qui obtiennent leur indépendance. Ce sont, en réalité, des colonisations définitives, qui ont « réussi », en se détachant des métropoles et en s’imposant aux populations antécédentes. La colonisation atteint son apogée en Afrique et en Asie dans le premier tiers du XXe siècle, comme en témoigne l’Exposition coloniale de 1930 en France.


           La confrontation se poursuit, mais prend une autre direction au milieu du XXe siècle : il s'agit de décolonisations et d'indépendances.
 


I. LES EMPIRES COLONIAUX SONT EN CRISE

 

 

         1. Les Européens, responsables des deux guerres mondiales, en sortent affaiblis, y compris les puissances coloniales (Royaume-Uni, France, Pays-Bas, Belgique). Deux superpuissances, les États-Unis et l’URSS, montent en puissance et les concurrencent.

         2. Parallèlement, on assiste à la montée des nationalismes et des volontés d’indépendance dans les colonies. Engagées dans les deux guerres mondiales, les colonies contribuent largement à la victoire des Alliés, soit par l’engagement militaire direct, soit par la fourniture de main-d’œuvre (Indiens pour les Britanniques, Indonésiens pour les Néerlandais, Maghrébins et Noirs-Africains pour les Français...). Ayant défendu des idées de liberté, la fin de la guerre est le moment pour eux de redevenir indépendants.

         3. L’URSS et les États-Unis soutiennent l’anticolonialisme et l’ONU proclame en 1945 l’égalité des peuples et leur droit à l’autodétermination.


 

II. LES DÉCOLONISATIONS

 

         La décolonisation commence en Asie dans les années 1950 et s’étend à l’Afrique lors de la décennie suivante. Elle se fait de deux façons :

         1. Les indépendances négociées (mais non dénuées de violence). Côté britannique, la décolonisation part de l’Inde : le mahâtmâ GANDHI, partisan de l’action non-violente et Nehru négocient leur indépendance avec les Anglais. Mais un conflit sanglant entre Indiens et Musulmans débouche sur la partition du pays en deux États en 1947 (République indienne ; Pakistan). Côté français, la Tunisie et le Maroc gagnent leur indépendance en négociant (1954) ; les territoires d’Afrique noire obtiennent d’abord plus d’autonomie en 1956, puis l’indépendance en 1960.

         2. Les indépendances obtenues par la guerre. Le refus des Néerlandais en Indonésie et des Français en Indochine et en Algérie de libérer leurs colonies entraîne des conflits militaires, longs et meurtriers. Le Vietnam devient indépendant en 1945 (sous la direction de HÔ CHI MINH). Mais, les Français, qui cherchent à reprendre pied dans le pays, déclenchent une guerre de huit ans (1946-1954), qui se termine par leur défaite à Diên Biên Phu et la proclamation de l’indépendance du Vietnam à Genève (1954).

         Aussitôt se déclenche la guerre d’Algérie (1er novembre 1954) qui dure également huit années (1954-1962). Le Front de Libération Nationale (F.L.N.) mène la guerre contre les Français. La violence fait rage : guerre subversive menée par le F.L.N., avec des atrocités et ratissages, camps de regroupement et usage de la torture par l’armée française. Le conflit débouche sur les accords d’Evian en 1962 qui proclament l’indépendance de l’Algérie.

         3. La carte du monde est ainsi profondément modifiée, avec de beaucoup de nouveaux États. Pour certains (comme le Maroc), il s’agit d’une résurgence. Pour d’autres, ils procèdent en grande partie de la territorialisation coloniale, qui a découpé les frontières. Une part d’entre eux conserve la langue officielle des anciens pays colonisateurs (anglais, français...).

 


III. L’ÉMERGENCE ET LA FIN DU "TIERS-MONDE"

 

Un ensemble d’États se forme, d’abord appelé “Tiers-Monde (l’expression est inventée par le Français Alfred Sauvy, sur le modèle du « Tiers-État ») ; les deux autres “mondes” étant formés des Occidentaux (Européens et Américains) et du camp soviétique (URSS et autres pays communistes). Remarque : vus d’un peu plus haut, ces deux mondes forment en réalité l’Occident (la Russie en étant abusivement exclue). 
         1. Ces nouveaux États représentent la plus grande partie du monde, mais n’ont aucun poids politique. En avril 1955, 29 pays africains et asiatiques se rencontrent à la conférence de Bandung : Nehru estime que leurs pays ont des problèmes particuliers à résoudre et que la division Est-Ouest ne les concerne pas. C’est la politique du non-alignement : rester neutres par rapport aux États-Unis et à l’URSS.

         2. Le "Tiers-Monde" n’échappe cependant pas à l’emprise de la guerre froide, comme en témoigne la crise de Suez. Certains pays ne respectent d’ailleurs pas le non-alignement et font alliance avec les deux grands, ainsi pendant la guerre du Vietnam.

         3. L'éclatement de l'URSS en 1991 correspond, pour partie, à un mouvement de décolonisation, notamment par l'accession à l'indépendance des États d'Asie centrale. Cependant, le monde sibérien échappe au mouvement et peut prendre la voie d'une colonisation définitive, comme en Amérique du Nord. Aujourd’hui, le mouvement des non-alignés et la guerre froide n’existent plus. La plupart des États issus de la décolonisation sont représentés à l’ONU. 
        
4. Un dialogue Nord-Sud limité.
L’ONU crée en 1964 la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement) pour diminuer l’écart entre pays riches du Nord et pays pauvres du Sud. Ses résultats restent anecdotiques. Le "Tiers-Monde" connaît au contraire le surendettement, en raison de l’explosion démographique, de l’inégalité des échanges avec les pays riches et de l’emprunt de capitaux contractés auprès de ces derniers et destinés à développer l’économie. Si certains États, dits « émergeants », se développent vite, beaucoup connaissent de graves difficultés économiques — voire une régression pour quelques uns — et des conflits politiques. Le dialogue Nord-Sud est souvent en panne. De nouveaux pôles de puissance émergent en son sein, comme la Chine surtout, l'Inde ou encore le Brésil.
 

         Le mouvement de décolonisation, en grande partie réalisé, n'est cependant pas achevé. L’expression « Tiers-Monde » est aujourd’hui abandonnée. Ce « monde » n’a jamais pu former un ensemble consistant, capable de s’unir réellement et de peser dans le cadre géopolitique mondial.

 

© A. Sadki

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L'Eglise catholique

3 Mai 2009, 13:56pm

Publié par histege

L’OCCIDENT CHRETIEN

 

        Rappel : occident chrétien = Europe de l’Ouest

 
1re partie : LE MONDE CATHOLIQUE

 

Chap 4 p 58-83


       Rappel : depuis 1054, les chrétiens sont divisés en deux grands groupes :

  • orthodoxes à l’Est
  • catholiques à l’Ouest.

1) L’organisation de l’Eglise

 



Eglise = ensemble de tous les chrétiens (vient du grec ekklesia = assemblée des citoyens).

 

clerc : religieux chrétien (il consacre sa vie à la religion), qui porte la tonsure. L’ensemble des clercs forme le clergé.

 

Le pape est le chef de tous les catholiques et se prétend le chef de tous les chrétiens.

© A. Sadki





 Le pape à Florence, par le peintre Andrea da Firenze, église de Santa Maria Novella, XIVe siècle.


2) Les moines

 

        Le clergé régulier : moines et abbés qui vivent en dehors des hommes (laïcs), en communauté et soumis à une règle (d’où : « régulier »).


        La journée du moine, ici cistercien, est partagée en trois activités :

 

  • offices : cérémonies religieuses (prière, lecture de la Bible…) au nombre de 7, c’est-à-dire 6 heures sur 24. C’est le plus important.
  • travail fixé par Saint Benoît (Bénédictins) et modifié par les moines de Cîteaux : manuel (agriculture, artisanat…) ou intellectuel (copie de manuscrits). 7 heures par jour.
  • repas, repos : 10 heures.

 

A partir du XII et XIIIe siècles, certains catholiques critiquent la richesse de l’Eglise et en particulier des moines bénédictins :

  • les Cisterciens, notamment sous la direction de Bernard de Clairvaux (noble) : il condamne la richesse et les excès de décoration. Ex : Fontenay (Bourgogne), Sénanque…







  • François d’Assise : bourgeois italien qui distribue ses biens aux pauvres et décide de vivre dans la pauvreté en imitant Jésus : ceux qui le suivent s’appellent les Franciscains. (image de droite, donne son manteau à un pauvre, par Giotto, ca 1300)







  • Dominique crée un ordre du même genre.Ci-dessous : des frères dominicains. 

Les Franciscains et les Dominicains sont des ordres mendiants.
Puisque l'actualité cinmatographique remet en scène Soeur Sourire (de son vrai nom Jeanine Deckers, 1933-1985), voici sa chanson sur Dominique, un "tube" qui a fait le tour du monde. Bien écouter les paroles et admirer le cadre gothique (avec ses croisées d'ogives, ses nervures, ses arcs brisés et ses fenêtres quadrilobées) de l'abbatiale en partie ruinée. Il faudra quand même remarquer que Dominique n'est pas une figure aussi angélique que le laisse entendre la chanson (les hérétiques, par exemple, ont eu à souffrir sans rémission de ses prédications et le mot "convertir" est euphémique).


 

     3) Le clergé séculier

 

        Le clergé séculier dirige les laïcs.

        1) Il a un rôle religieux :

  • enseigne la religion : vie de Jésus, Bible…
  • contrôle la vie des laïcs : notamment par la confession (obligation d'avouer ses péchés, fautes par rapport à la religion).
2) Il a un rôle politique :
  • le pape, les évêques et même les abbés sont seigneurs ecclésiatiques. Le pape joue un rôle politique et prétend à la suprématie dans l'Occident catholique. L'Eglise s'engage souvent dans les guerres, qu'elle déclare "justes".
  • il cherche à limiter les guerres privées, notamment entre seigneurs : trêve ou paix de dieu (arrêt momentané ou définitif de la violence).
              3) Il a aussi un rôle social (et éducatif, culturel et intellectuel) :

 

  • soigne, exemple dans les hôtels-dieu (ci-dessous : hôtel-dieu de Paris)

  • enseigne : des écoles jusqu’à l’université (ci-dessous miniature du XIIe siècle)
  • assistance aux pauvres.

Rq : l’Eglise joue de manière embryonnaire le rôle que se donnera l’Etat en France à partir du XIXe siècle.


4) Les laïcs

 

        Comment être catholique ?

  • d'abord être chrétien : être monothéiste, croire en Jésus et son message, à la Bible, à l’existence du paradis et de l’enfer, au jugement dernier...
  • être spécifiquement catholique : croire en la Trinité (dieu trois en un : le Père, le Fils et le Saint-Esprit) et suivre les 7 sacrements :
  1. baptême : entrée dans la communauté chrétienne

  2. confirmation du baptême

  3. pénitence : rachat des péchés (fautes par rapport au sacré)

  4. ordination : pour les laïcs qui veulent devenir clercs

  5. communion (eucharistie) : partage (symbolique) du corps (hostie) et du sang (vin) du Christ.

  6. mariage : union entre un homme et une femme pour fonder une famille

  7. extrême-onction donnée au mourant.

 

En plus : aller à la messe, se confesser, prendre part aux fêtes religieuses (Noël, Pâques, Pentecôte…), faire des pèlerinages aux tombeaux des saints locaux (saint May, sainte Jalle, saint Maurice, saint Andéol…) et surtout Rocamadour (Massif Central), Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne), Rome ("tombeau de saint Pierre"), Jérusalem (saint sépulcre : " tombeau de Jésus ").

 5) Un art religieux

     L'exemple de l'architecture.

                           L’art roman 950-1150



    L'architecture romane est fondée sur la technique de la voûte en berceau et du contrefort. Avantage : les constructions sont solides. Inconvénients : édifices massifs (lourds), peu élevés et assez obscurs (fenêtres petites et peu nombreuses, pour ne pas fragiliser les murs).


Rq :
art roman : ainsi appelé pour montrer la continuité avec l'art romain, mais aussi ses innovations.

 

L’art gothique 1150-1550

 



     L'architecture gothique est fondée sur la technique de la croisée d'ogives et de l'arc-boutant. Les avantages dominent : constructions solides, élancées (plusieurs étages) et lumineuses (murs évidés, fenêtres nombreuses et de grande taille avec des vitraux).



Reims : une façade harmonique (symétrique avec deux tours jumelles, triple portail...), XIIIe siècle. Cathédrale des sacres de la plupart des rois de France (voir galerie des rois, avec Clovis au centre), considérée comme le type achevé de la cathédrale gothique, par ses proportions harmonieuses (Viollet-le-Duc).

Rq :
art gothique : nom donné par ses détracteurs au début du XIXe siècle, qui l'assimilaient par erreur et par hostilité à l'art des Goths (ils reproduisaient une sorte d'antagonisme entre Francs et Goths, alors que ceux-ci partageaint les mêmes tendances artistiques, malgré des originalités).


Attention repère historique ! XIIIe siècle, siècle des cathédrales gothiques.

6. Une Eglise catholique offensive et agressive

 


L'Eglise catholique cherche à faire triompher partout le catholicisme :


        - d'abord à l'intérieur du monde catholique : elle combat les « mauvais chrétiens », déviants ou hérétiques (croyants qui ne suivent pas l'enseignement religieux officiel de l'Eglise catholique). Elle organise des expéditions militaires et religieuses, appelées croisades (guerre pour le triomphe de la croix - symbole du christianisme) contre les Albigeois, les Cathares et les Vaudois dans le Sud de la France. Les hérétiques sont jugés par un tribunal de l'inquisition qui les condamne au bûcher. Les hérésies finissent ainsi par être éradiquées. Les Juifs sont persécutés et parfois expulsés de certains royaumes (Angleterre, France...).

Hérétiques au bûcher, XIIIe siècle (représentation du XVe s.)


       - ensuite sur les marges du monde catholique : elle combat les « païens » (non-chrétiens) par l'évangélisation du Nord de l'Europe (rôle des chevaliers teutoniques, moines-soldats, autour de la mer Baltique), mais aussi les musulmans par la reconquête progressive de l'Espagne (reconquista).


        - enfin à l'extérieur de l'Europe en prenant le contrôle du foyer, où est né le christianisme : à l'appel du pape Urbain IV, en 1095, une croisade est lancée pour « libérer » le « tombeau du Christ » (Saint Sépulcre) à Jérusalem. La ville est prise en 1099 au prix d'un terrible massacre. D'autres croisades suivront : des Etats latins sont créés en Palestine et en Syrie. Mais, les musulmans (rôle des sultans Baybar et Saladin) finiront par les chasser en 1290. Résultat : un fossé d'incompréhension et souvent de haine se creuse entre les chrétiens et les musulmans.

Les Etats latins du Proche-Orient, XIIIe siècle.

 



Le Krach des Chevaliers (Syrie) bénéficie des plus grandes innovations architecturales et militaires du XIIIe siècle. Forteresse catholique, construite par les Templiers, Saladin ne réussit à la prendre que par la ruse.

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Relations internationales 1947-1991 - 3e

1 Mai 2009, 05:20am

Publié par histege

LES RELATIONS INTERNATIONALES (1947-1991)

 


I. LA GUERRE FROIDE, 1947-1956

 

            Déf. : guerre froide : tension (guerre idéologique, politique et économique) entre Américains et Soviétiques (avec leurs alliés respectifs) qui se combattent sans conflit armé direct, mais par petits États interposés.

            1. La rupture de 1947. Les vainqueurs se divisent en deux camps. En mars 1947, le président américain TRUMAN définit la “doctrine” du containment : les États-Unis veulent bloquer les progrès du communisme en Europe et se déclarent les champions du monde libre. Il propose une aide financière aux Européens pour reconstruire l’Europe (plan MARSHALL). STALINE contre-attaque en organisant à l’Est un bloc des “démocraties populaires” (chaque État est dirigé par le seul parti communiste). Les oppositions sont éliminées (ex. “coup de Prague” en Tchécoslovaquie en février 1948).

            2. Les débuts de la guerre froide en Europe (1948-1949). La crise de Berlin : les Occidentaux veulent créer une Allemagne de l’Ouest. Staline réagit par le blocus de Berlin-Ouest (1948-1949). Résultat, en 1949, l’Allemagne est divisée en deux États : République Fédérale d’Allemagne (R.F.A.) à l’Ouest et République Démocratique Allemande (R.D.A.) à l’Est.

            3. La guerre froide s’étend à l’Asie (1949-1954). En Chine, les communistes, dirigés par MAO ZEDONG prennent le pouvoir et proclament la République populaire de Chine (1949). La guerre de Corée (1950-1953) : la Corée étant divisée en deux depuis 1948, la Corée du Nord communiste envahit en 1950 la Corée du Sud favorable aux Américains. Les Américains ne réussissent pas à vaincre militairement la Corée du Nord.

            Ainsi, s’est formé un monde bipolaire. Beaucoup d'États doivent choisir soit le camp américain, capitaliste (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord - O.T.A.N. 1949) ou soviétique communiste (Pacte de Varsovie 1955).

 

II. LA COEXISTENCE PACIFIQUE, 1953-1962

 

            La rivalité entre les deux superpuissances se transforme en “coexistence pacifique”, mais secouée par de graves crises.

            1. La déstalinisation. KHROUCHTCHEV proclame en 1956 la déstalinisation, en dénonçant les crimes de son prédécesseur Staline (mort en 1953) et en lançant une politique de coexistence pacifique avec les Américains. Mais la déstalinisation est arrêtée en Hongrie (1956), où une insurrection est réprimée militairement par les Soviétiques.

            2. Les crises. La crise de Suez (1956) : le président égyptien NASSER veut nationaliser le canal de Suez. Les Israéliens, les Français et les Anglais s’y opposent militairement, mais les Soviétiques et les Américains les obligent à se retirer. La crise de Berlin (1961) : les Allemands de l’Est construisent un “mur” qui sépare Berlin-Est et Berlin-Ouest pour arrêter les départs de populations vers l’Allemagne de l’Ouest. La crise de Cuba (1962) est la plus grave : les Soviétiques, ayant installé secrètement des missiles à Cuba, île proche des États-Unis, le président américain KENNEDY leur lance un ultimatum. Khrouchtchev recule.

            C’est en fait l’équilibre de la terreur. Américains (1945) et Soviétiques (1949) possèdent l’arme nucléaire : la dissuasion nucléaire (chacun des deux États peut être frappé par l’arme nucléaire de l’autre) les oblige à s’entendre. Les Soviétiques lancent le premier satellite artificiel (Spoutnik, 1957) et le premier homme dans l’espace (Youri Gagarine). Il faut attendre 1969 pour que les Américains répliquent (envoi d’hommes sur la lune).

 

III. LA DÉTENTE ET SES LIMITES, 1963-1985

 

            1. Les tensions persistent. Au Vietnam : les Américains se lancent dans une guerre terrible (contre le Vietnam du Nord communiste) mais échouent (1960-1975). Les communistes, soutenus par l’URSS et la Chine s’emparent du Vietnam du Sud (1975). Le Laos et le Cambodge deviennent aussi communistes. Au Proche et Moyen-Orient : la création de l’État d’Israël (1947) a amputé le territoire palestinien. La guerre des Six Jours (1967), suite à une attaque arabe, est remportée par les Israéliens qui agrandissent leur territoire. La guerre du Kippour (1973) tourne encore à l’avantage d’Israël. Le Liban est ravagé. En 1979, l’URSS envahit l’Afghanistan pour soutenir un régime favorable au communisme. Des conflits secouent également l'Amérique latine et l'Afrique.

            2. Le dialogue Est-Ouest. Désormais, les deux chefs se rencontrent et se téléphonent. L’URSS et les États-Unis signent des accords pour limiter le risque de guerre nucléaire et les dépenses d’armement (1968 : traité de non-prolifération nucléaire ; 1972-79 : accords SALT pour limiter les armes stratégiques ; 1982 : traité de Washington pour démanteler les “euromissiles”). La conférence d’Helsinki (1975) reconnaît les frontières européennes nées au lendemain de la guerre et déclare que la coopération économique et le respect des droits de l’homme sont nécessaires. Les échanges commerciaux entre les deux blocs se développent.

            2. Mais les deux blocs commencent à se fissurer. Du côté américain : la construction européenne concurrence la puissance économique des États-Unis. La France se donne l’arme nucléaire et se retire de l’O.T.A.N. (1966). L’Allemagne de l’Ouest commence à dialoguer avec l’Allemagne de l’Est. Du côté communiste : la Chine conteste la domination de l’URSS et rompt ses relations avec elle (1963) et se rapproche plus tard des États-Unis. Mais, les chars soviétiques écrasent le Printemps de Prague (mouvement de démocratisation) en Tchécoslovaquie (1968). Les dissidents soviétiques (Alexandre Soljenitsyne, Andreï Sakharov) dénoncent les goulags et le totalitarisme soviétique.

 

IV. L’ÉCLATEMENT DU MONDE SOVIÉTIQUE, 1989-1991

 

            Les mouvements de réforme gagnent du terrain dans les pays de l’Est au début des années 1980 : Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie. Mikhaïl GORBATCHEV, au pouvoir en U.R.S.S. en 1985, lance une vaste réforme (Perestroïka, “restructuration” ; Glasnost, “transparence”) du système communiste, qui finalement entraîne son écroulement. En mai 1989, la Hongrie laisse passer des Allemands de l’Est vers l’Ouest. À son tour, l’Allemagne de l’Est est contrainte d’ouvrir le mur de Berlin le 9 novembre 1989. Le 3 octobre 1990, l’Allemagne se réunifie.

            L’onde de choc touche les peuples soviétiques. Les pays baltes (Lituanie...) obtiennent leur indépendance. Les nationalismes se déchaînent (Géorgiens, Azéris...). Un coup d’État (1991) cherche à renverser Gorbachev, mais échoue grâce à la fermeté de Boris Eltsine en Russie. Eltsine préfère en 1991 l’éclatement de l’URSS en de nombreux pays indépendants (Russie, Ukraine, Ouzbékistan...), mais associés dans une Communauté d’États indépendants (C.E.I.).

            C’est la fin de la guerre froide. L’effondrement de l’U.R.S.S. tend à profiter aux États-Unis qui se présentent comme la seule superpuissance dans le monde. La guerre du Golfe (1991), dirigée par les Américains, voit l’écrasement de l’Irak (avec son chef Saddam Hussein), qui venait d’annexer le Koweït. C’est la plus gigantesque opération aérienne de l’histoire. D’autres conflits surgissent : l’éclatement de la Yougoslavie, guerres civiles liées à la montée des mouvements islamiques (Algérie, Afghanistan...), génocide au Rwanda. Des problèmes importants demeurent : entre l’Autorité palestinienne créée en 1993 et Israël...

 

BIOGRAPHIES

 

Leonid BREJNEV (1906-1982)

            Président du Praesidium du Conseil suprême de l’URSS, il contribua à renverser Khrouchtchev à qui il succéda comme secrétaire du Parti communiste en 1964.

 

Fidel CASTRO (né en 1926)

            Premier ministre de Cuba en 1959, il se heurte à l’hostilité des E.U. en acceptant l’implantation de bases militaires soviétiques dans l’île, ce qui déclenche la crise de Cuba. Il dirige toujours son pays dont le régime est socialiste.

 

Boris ELTSINE (né en 1931)

 

            D’origine paysanne, il devient premier secrétaire du parti communiste d’URSS (1985-1987). Puis député de Moscou, il se pose en rival de Gorbatchev et quitte le parti communiste en 1989. Elu à la tête du Congrès en 1990, il obtient les pleins pouvoirs en 1991 et est le président de la Russie.

 

Michaël GORBATCHEV (né en 1931)

 

            Ingénieur agronome, d’origine paysanne. Membre du Comité central du parti communiste de l’URSS en 1971, il en devient Secrétaire général en 1985 et engage son pays dans des réformes. Président du Soviet suprême en 1989, il obtient les pleins pouvoirs en 1990 pour mener des réformes (Perestroïka et Glasnost) et démissionne en 1991 après l’éclatement de l’URSS.

 

John Fitzgerald KENNEDY (1917-1963)

 

            Président démocrate des E.U., élu en 1960. Il mène une politique ferme vis-à-vis du monde communiste, tout en cherchant à améliorer les relations américano-soviétiques. Il est assassiné en 1963 à Dallas.

 

Nikita KHROUCHTCHEV (1894-1971).

            Ouvrier ukrainien, devenu chef du parti communiste d’URSS en 1953. Président de l’URSS en 1958, il combat le culte de la personnalité voué à Staline et se fait le champion de la coexistence pacifique avec les E.U. Il est chassé du pouvoir en raison de l’échec de sa politique économique.

 

MAO ZEDONG (1893-1976)

            Un des fondateurs du parti communiste chinois. Principal artisan de la Révolution, président de la République populaire de Chine de 1949 à 1959, il reste à la tête du parti jusqu’à sa mort. Il développe à son profit le culte de la personnalité.

© A. Sadki

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