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HISTOIRE GEOGRAPHIE CITOYENNETE

Evaluation sur le Proche-Orient antique - conseils

28 Septembre 2011, 21:45pm

Publié par histege

A PROPOS D’UNE EVALUATION SUR LE PROCHE-ORIENT ANTIQUE – 6e

 

     Les cartes et les schémas s’apprennent par cœur. Pas forcément leurs contours, encore qu’il faut être capable de les reconnaître.

1)    Le repérage spatial

Il faut être capable de bien localiser les lieux (à écrire correctement et à placer au bon endroit) ; les couleurs ne se choisissent pas au hasard. La Mésopotamie n’est pas une mer ; elle fait partie du « Croissant fertile ». On ne colorie pas la mer en vert : on n’y fait pas d’agriculture. Il est important de savoir localiser les principales mers (Méditerranée, Mer Rouge, Golfe Persique), les trois grands fleuves (Tigre, Euphrate, Nil) et les trois principales régions étudiées (Mésopotamie, Phénicie, Egypte) et quelques cités-Etats (Ur, Uruk…).

Pour cela :

-          mémoriser les lieux, les régions, les couleurs, les symboles

-          imprimer un fond de carte (vous en trouverez dans beaucoup de sites internet, notamment d’enseignants)

-          attendre un ou deux jours et compléter de mémoire le fond de carte. Travailler les oublis et les erreurs. Recommencer de nouveau.

 

2)    Les schémas

-          « Toutancamon », qu’on écrit d’ailleurs Toutankhamon, n’est pas le seul pharaon de l’Egypte ! C’est vrai qu’il est souvent pris comme exemple pour illustrer les insignes du pouvoir du pharaon.

-          Il faut préférer des termes plus précis, par exemple symboles de pouvoir aux termes banaux. Exemple : fléau au lieu de fouet, sceptre au lieu de bâton etc. ou encore barbe postiche au lieu de fausse barbe.

-          Les temples, par exemple égyptiens, ne sont pas consacrés à des hommes, quand bien même s’agirait-il du pharaon mais à des divinités. Un temple n’est ni un palais, ni une salle polyvalente. C’est la « maison d’un dieu » (parfois de plusieurs).

-          Il ne faut pas oublier le pluriel : il n’y a pas un fonctionnaire, un prêtre, un artisan, un paysan, un esclave mais un grand nombre.

 

3)    L’orthographe

Les noms propres (mer, océans, fleuves, territoires, villes…) prennent une majuscule.

Attention au mot Méditerranée : les erreurs d’orthographe sont trop fréquentes (pour s’en souvenir : il y a le mot « terre » avec deux « r » et le mot se termine par « anée », qui n’a rien à voir avec l’ « année »). Etymologiquement, cela veut dire : « au milieu des terres ».

On écrit « Pharaon » et non pas « Faraon ».

Il ne faut pas confondre :

o   golf (sport) et golfe (vaste étendue marine ou océanique qui a la forme généralement d’un demi-cercle). Exemple : Golfe Persique.

o   sceptre (bâton de commandement) et spectre (fantôme).

Il faut s’entraîner à écrire plusieurs fois les mots difficiles.

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L'épreuve du brevet en histoire, géographie, éducation civique

27 Septembre 2011, 13:28pm

Publié par histege

LE DIPLÔME NATIONAL DU BREVET EN 3E

HISTOIRE – GEOGRAPHIE - EDUCATION CIVIQUE

 

Il est instructif de voir comment se présente le document de l’épreuve du brevet, en histoire, géographie et éducation civique.

Voici le sujet de juin 2011 pour l’académie de Grenoble.

 

 

DNB HG 2011 - 1-8

DNB HG 2011 - 2-8 

 

 

 

DNB HG 2011 - 3-8

 

DNB HG 2011 - 4-8

 

DNB HG 2011 - 5-8 

 DNB HG 2011 - 6-8

 

DNB HG 2011 - 7-8

 

DNB HG 2011 - 8-8

 

Conseils généraux

1)    Vous avez deux sujets au choix en histoire et géographie. Il ne faut surtout pas traiter les deux : c’est une perte de temps et l’examinateur n’en corrigera qu’un seul, peut-être celui qui a été le moins bien traité.

 

2)    Le sujet d’éducation civique et l’exercice de repérage sont obligatoires : vous n’avez pas de choix. Il faut impérativement rendre la feuille de repérage complétée avec votre copie.

 

3)    Efforcez-vous de rédiger toutes vos réponses. L’examinateur valorisera votre copie.

 

4)    Les paragraphes argumentés d’histoire-géographie (10 points) ou d’éducation civique (8 points) rapportent plus de points que les questions. Il faut donc y consacrer plus de temps et un soin particulier. Cependant, il ne faut pas rater la première étape : observation, lecture et réponses aux questions sur les documents. Celle-ci conditionne la réussite du paragraphe. Les questions sont posées de telle façon qu’elles vous guident sur le chemin du paragraphe argumenté : en les réinvestissant dans le paragraphe, on évite le hors sujet.

 

5) Les documents sont des photocopies en noir et blanc. Leur lisibilité n'est pas toujours suffisante, surtout quand les originaux sont en couleur. Soyez vigilants et perspicaces, notamment face à certaines photographies et aux cartes. Par exemple, les couleurs du drapeau national français dominent (bleu, blanc, rouge) dans l'affiche sur la "Révolution nationale".

 

6) Il peut se glisser une erreur dans un sujet. Il ne vous en sera pas tenu rigueur (elle n'est pas de votre responsabilité). Il n'y a jamais de piège, dans aucun sujet : les concepteurs des sujets ne sont pas, pour le moment, des pervers.

 

7) N'importe quelle partie du programme peut être l'objet d'une épreuve. Reportez-vous, pour cela, aux programmes officiels pour chaque matière. Vous pouvez avoir à traiter d'un sujet de début d'année, de milieu ou de fin d'année, que vous avez traité en classe ou non. C'est un examen et non une évaluation (contrôle), sanctionné par l'obtention d'un diplôme.

 

Partage du temps

2 heures vous sont accordées.

Voici quelques indications horaires (il faut les adapter aux sujets et à vos capacités). En théorie, la première épreuve doit prendre une heure ; l’épreuve d’éducation civique et le repérage : une heure.

Pour l’épreuve d’histoire-géographie

- la découverte, l’observation et la lecture des documents, à la lumière des questions : ¼ d’heure

- la rédaction des réponses aux questions : ¼ d’heure

- l’analyse du sujet et la mise en ordre du plan du paragraphe (arguments, exemples…) : 10 mn

- rédaction du paragraphe : 20 mn.

 

Pour l’épreuve d’éducation civique

-      observation et réponses aux questions sur les documents : environ 20 mn

-      rédaction du paragraphe argumenté : environ 25 mn.

 

Pour l’exercice de repérage

¼ d’heure (maximum)

 

Préalable à la première épreuve et à la deuxième épreuve

-      Lire la totalité des deux sujets avec les questions. Choisir le sujet où vous pensez obtenir les meilleurs résultats.

-      Relire en totalité le sujet que vous avez choisi avec l’ensemble des questions.

-      Ne jamais perdre de vue le sujet général : pensez-y à chaque fois que vous rédigez une phrase (questions, paragraphe), cela vous évitera le hors sujet.

-      Rédiger directement les questions en formulant des phrases entières.

-      Pour le paragraphe :

o   rédiger au brouillon l’introduction et la conclusion

o   préparer au brouillon votre plan (2 ou 3 parties), en précisant les grandes idées, les meilleurs exemples, quelques repères (dates, personnages, chiffres), les mots-clés (qu’il faudra définir lors de la rédaction du paragraphe), les documents ou phrases à citer sans rien rédiger

o   ensuite : copier (quitte à l’améliorer en même temps) l’introduction

o   rédiger directement le développement. Pensez à faire une phrase de transition (de raccord logique) entre chaque partie et la suivante. Ne rédigez pas entièrement le développement au brouillon : vous n’avez généralement pas le temps de le recopier.

o   copier (en l’améliorant le cas échéant) la conclusion.

Vous pouvez aussi garder 5 mn pour relire la totalité de la copie, remédier aux manques et corriger les fautes d’orthographe et de français. Sinon, dans les horaires proposés plus haut, prévoyez 1 ou 2 mn pour relire votre travail à la fin de chaque exercice.

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610 - La mission prophétique de Muhammad (Mahomet) selon Tabarî

14 Septembre 2011, 13:49pm

Publié par histege

LA MISSION PROPHETIQUE DE MUHAMMAD
SELON TABARÎ

 

 

Théologien, juriste et historien persan, Tabarî (H 225/JC 839 - H 310/JC 923) relate la révélation (wahî) et la mission prophétique (nubuwa) de Muhammad (Mahomet), sans omettre la complexité psychique et humaine de l’événement.

 

« Lorsque Mohammed eut accompli sa quarantième année, Dieu envoya vers lui Gabriel, pour lui porter une vision. D'après une autre version, Mohammed avait alors quarante-trois ans. Mohammed ben-Djarîr mentionne une tradition d'après laquelle le Prophète reçut la vision à l'âge de vingt ans. Mais cela n'est pas exact ; car Mohammed a dit qu'aucun prophète n'a reçu sa mission avant l'âge de quarante ans, parce que ce n'est qu'à cet âge que la raison et l'intelligence arrivent à tout leur développement. Or, vers l'époque où Gabriel allait apporter à Mohammed sa mission prophétique, celui-ci en remarquait les signes. Il voyait, la nuit, en songe, sans le connaître et non sans en éprouver de la crainte, Gabriel sous la forme d'un être énorme. Quand il marchait seul dans la ville de la Mecque, il entendait sortir des pierres, des décombres et des animaux, des voix qui lui disaient : Salut à toi, ô apôtre de Dieu ! Mohammed en éprouvait des craintes.

Il était d'usage parmi les Qoraïschites que tous ceux qui tenaient à la réputation d'hommes pieux se rendissent chaque année, au mois de redjeb, sur le mont ‘Hirâ, pour y vivre jour et nuit dans le recueillement, désirant se retirer du commerce des hommes, et regardant cette solitude comme un acte de dévotion religieuse. Cette pratique avait d'abord été en usage parmi les Benî-Hâschim ; les autres tribus qoraïschites avaient suivi leur exemple ; mais les Benî-Hâschim l'observaient plus rigoureusement. Chaque tribu avait sur le sommet de la montagne un endroit où l'on avait élevé des constructions dans lesquelles on passait le temps de la retraite. Cette année, Mohammed, en quittant la montagne, vint auprès de Khadîdja et lui dit : O Khadîdja, je crains de devenir fou. – Pourquoi ? lui demanda celle-ci. — Parce que, dit-il, je remarque en moi les signes des possédés : quand je marche sur la route, j'entends des voix sortant de chaque pierre et de chaque colline ; et, dans la nuit, je vois en songe un être énorme qui se présente à moi, un être dont la tête touche le ciel et dont les pieds touchent la terre ; je ne le connais pas, et il s'approche de moi pour me saisir. Khadîdja lui dit : O Mohammed, ne t'inquiète pas ; avec les qualités que tu as, toi qui n'adores pas les idoles, qui t'abstiens du vin et de la débauche, qui fuis le mensonge, toi qui pratiques la probité, la générosité et la charité, tu n'as rien à craindre ; en considération de ces vertus, Dieu ne te laissera pas tomber sous le pouvoir du dîw (1). Avertis-moi, si tu vois quelque chose de ce genre.

Or, un jour, se trouvant dans sa maison avec Khadîdja, Mohammed dit : O Khadîdja, cet être m'apparaît, je le vois. Khadîdja s'approcha de Mohammed, s'assit, le prit sur son sein et lui dit : « Le vois-tu encore ? — Oui, dit-il. Alors Khadîdja découvrit sa tête et ses cheveux, et dit : Le vois-tu maintenant ? — Non, dit Mohammed. Khadîdja dit : Réjouis-toi, ô Mohammed ; ce n'est pas un dîw, c'est un ange. Car si c'était un dîw, il n'aurait pas montré de respect pour ma chevelure et n'aurait pas disparu. Quand Mohammed était triste, il se rendait sur le mont ‘Hirâ et s'y livrait à la solitude ; le soir, il rentrait à la maison, la figure triste et abattue. Khadîdja en était fort affligée.

Enfin le jour arriva où Dieu fit parvenir à Mohammed sa mission prophétique. Ce fut un lundi. Il est dit dans cet ouvrage [de Tabari] que ce fut le dix-huitième jour du mois de ramadhân. D'après d'autres traditions, ce fut le lundi, douzième jour du mois de rabî’a premier, que Mohammed reçut sa mission, le même jour du même mois où il était né, et qui fut plus tard le jour de sa mort. Or, le jour du lundi, Dieu envoya Gabriel avec l'ordre de se faire connaître à Mohammed, et de lui porter sa mission prophétique et la surate du Coran appelée Iqrâ, qui fut la première que Mohammed reçut de lui. Gabriel descendit du ciel et trouva Mohammed sur le mont ‘Hirâ. Il se montra à lui et lui dit : « Salut à toi, ô Mohammed, apôtre de Dieu ! » Mohammed fut épouvanté. Il se leva, pensant qu'il était devenu fou. Il se dirigea vers le sommet pour se tuer en se précipitant du haut de la montagne. Gabriel le prit entre ses deux ailes, de façon qu'il ne pût ni avancer ni reculer. Ensuite il lui dit : O Mohammed, ne crains rien, car tu es le prophète de Dieu, et moi je suis Gabriel, l'ange de Dieu. Mohammed resta immobile entre les deux ailes. Puis Gabriel lui dit : «O Mohammed, lis. » Mohammed dit : « Comment lirais-je, moi qui ne sais pas lire ? » Gabriel dit : « Lis : Au nom de ton Seigneur, qui a tout créé, qui a créé l'homme de sang coagulé. Lis : Ton Seigneur est le généreux par excellence ; c'est lui qui a enseigné l'écriture ; il a enseigné aux hommes ce qu'ils ne savaient pas. » Ensuite Gabriel le laissa à cet endroit et disparut.

Mohammed descendit de la montagne. Il fut saisi d'un tremblement et retourna à sa maison, tout en répétant en lui-même la surate. Son cœur était fort rassuré par ces paroles, mais il tremblait de tout son corps par suite de la peur et de la terreur que lui avait inspirées Gabriel. Rentré dans la maison, il dit à Khadîdja : Celui qui m'avait toujours apparu de loin s'est présenté aujourd'hui devant moi. — Que t'a-t-il dit ? demanda Khadîdja. — Il m'a dit : Tu es le prophète de Dieu, et je suis Gabriel ; et il m'a récité cette surate : « Lis : Au nom de ton Seigneur, » etc. Khadîdja, qui avait lu les anciens écrits et qui connaissait l'histoire des prophètes, avait aussi appris à connaître le nom de Gabriel. Ensuite Mohammed fut saisi du froid, il pencha la tête et dit : Couvrez-moi, couvrez-moi ! Khadîdja le couvrit d'un manteau, et il s'endormit.

Khadîdja se rendit auprès de Waraqa, fils de Naufal, qui était un savant chrétien, vivant à la Mecque dans la religion de Jésus et pratiquant le culte de Dieu. Il avait lu beaucoup de livres, connaissait l'Évangile et savait que le temps était venu où un prophète devait paraître. Khadîdja lui dit : N'as-tu trouvé nulle part dans les anciens livres le nom de Gabriel, et sais-tu ce que c'est que Gabriel ? Waraqa dit : Pourquoi fais-tu cette demande ? Khadîdja lui fit le récit de ce qui était arrivé à Mohammed, du commencement à la fin. Waraqa dit : Gabriel est le grand Namous, l'ange qui est l'intermédiaire entre Dieu et les prophètes, qui leur apporte les messages de Dieu. C'est lui qui est venu trouver Moïse, ainsi que Jésus ; et si ce que tu racontes est vrai, Mohammed, ton mari, est le prophète qui doit être suscité à la Mecque, au milieu des Arabes, et dont il est fait mention dans les Écritures. Waraqa demanda encore : Ne lui a-t-il donné aucun ordre ? Lui a-t-il dit d'appeler les hommes à Dieu ? Khadîdja lui récita la surate Iqrâ. Waraqa dit : S'il lui avait ordonné d'appeler les hommes à Dieu, le premier qui lui aurait répondu et qui aurait cru en lui, ç'aurait été moi ; car depuis de longues années je l'attends.

Khadîdja retourna à la maison et trouva Mohammed endormi sous le manteau. Alors Gabriel revint, s'annonçant à Mohammed par un bruit, et dit : « Lève-toi, toi qui es couvert d'un manteau. » Mohammed répliqua : « Me voilà levé, que dois-je faire ? » Gabriel dit : « Lève-toi et avertis les hommes et appelle-les à Dieu ; ton Seigneur, glorifie-le par la vertu;  tes vêtements, tiens-les purs, c'est-à-dire purifie ton coeur du doute ; fuis l'abomination, c'est-à-dire le mensonge, en dissimulant ta mission aux hommes ; ne donne pas pour amasser des récompenses, et endure pour ton Seigneur les mauvais traitements des hommes. » (Sur. LXXIV, vers. 1-7). Dans ces paroles, Dieu a résumé pour le Prophète la prophétie, la prière, la religion, la pureté, la foi, la libéralité, le bon naturel et la persévérance, toutes les parties de la religion et les qualités de la fonction prophétique.

Ensuite le Prophète rejeta le manteau dont il était couvert, et se leva. Khadîdja lui dit : O Abou’l-Qâsim, pourquoi ne dors-tu pas pour te reposer ? Il répondit : C'en est fait pour moi du sommeil et du repos. Gabriel est venu et m'a ordonné de transmettre le message de Dieu aux hommes, et de pratiquer la prière et l'adoration. Khadîdja, remplie de joie, se leva et dit : O apôtre de Dieu, que t'a ordonné Gabriel ? Mohammed dit : Il me recommande d'appeler les hommes à Dieu. Mais qui appellerai-je, qui me croira ? Khadîdjâ dit : Tu peux au moins m'appeler, moi, avant tous les autres hommes ; car je crois en toi. Le Prophète fut très-heureux, présenta la formule de foi à Khadîdja, et Khadîdja crut. Gabriel étant présent dit au Prophète : Demande de l'eau, afin que je t'enseigne les ablutions, la manière de laver les mains, et la prière, pour que tu saches comment tu dois adorer Dieu. Le Prophète demanda de l'eau, et Gabriel lui montra l'ablution des mains, et lui indiqua la façon de prier ; ensuite il se plaça devant lui et dit : Nous allons prier. Il fit deux rak’at (inclinations), et le Prophète les répéta après lui, et Khadîdja après le Prophète. ‘Alî, fils d'Abou-Tâlib, entra en ce moment dans l'appartement. Il était âgé alors de sept ans, ou, d'après d'autres, de neuf ans, ou, d'après d'autres encore, de dix ans ; mais la majorité des traditions rapportent qu'il n'avait alors que sept ans. Voyant Mohammed et Khadîdja s'incliner, et ne voyant devant eux ni idole ni autre objet, il dit: 0 Mohammed que fais-tu ? Devant qui t'inclines-tu ? Mohammed répondit : Devant Dieu, dont je suis le prophète. Gabriel m'a commandé d'adorer Dieu et d'appeler les hommes à Dieu. Si tu crois en ma religion, abandonne le paganisme et l'idolâtrie. ‘Alî dit : Attends que je consulte Abou-Tâlib, car je ne peux rien faire sans son autorisation. ‘Alî sortit, et le Prophète lui dit : Tiens cette affaire secrète et n'en parle à personne qu'à Abou-Tâlib. Arrivé à la porte de la maison, ‘Alî rentra et dit : O Mohammed, Dieu m'a créé sans consulter Abou-Tâlib. Qu'ai-je besoin de consulter Abou-Tâlib pour suivre la religion de Dieu et pour l'adorer ? Expose-moi la religion qu'on t'a ordonnée. Le Prophète présenta la formule de foi à ‘Alî, qui la prononça et qui accomplit avec Mohammed la prière primitive, et ils gardaient le secret sur cet événement. Gabriel s'en alla.

‘Alî avait été élevé par Mohammed, qui l'avait reçu d'Abou-Tâlib. Il vivait constamment, jour et nuit, avec lui, dans la maison de Khadîdja. Antérieurement à l'époque où Mohammed reçut sa mission, il y avait eu, à la Mecque, pendant trois ou quatre ans, une disette, et les moyens de subsistance étaient devenus très-difficiles. Abou-Tâlib, qui avait une nombreuse famille, des fils et des filles, n'avait plus une fortune suffisante [pour les nourrir]. Mohammed, riche de la fortune de Khadîdja, était, avec ‘Abbâs, le plus opulent des descendants de Hâschim. Lors de cette famine, Mohammed dit à ‘Abbâs : Tu vois dans quel embarras se trouve ton frère Abou-Tâlib avec sa nombreuse famille, et la difficulté de l'entretenir. Dieu nous a donné de l'aisance ; allons, prenons chacun un de ses fils avec nous pour diminuer les charges de sa famille. Ils se rendirent donc tous deux auprès d'Abou-Tâlib et lui firent cette proposition. Abou-Tâlib, qui de tous ses fils chérissait le plus ‘Aqîl, leur dit : Laissez-moi ‘Aqîl et prenez des autres ceux que vous voudrez. Mohammed prit ‘Alî, et Abbâs prit Dja’far.

La première de toutes les femmes qui embrassèrent l'islamisme fut Khadîdja ; le premier enfant fut ‘Alî, et le premier de tous les hommes, Abou-Bekr.

Toute cette nuit et le jour suivant, le Prophète resta plongé dans la réflexion, et fut très-soucieux, ne sachant pas à qui il révélerait d'abord son secret, craignant que les hommes ne le regardassent comme fou et qu'ils ne voulussent pas le croire. »

 

Tabarî, La Chronique. Histoire des prophètes et des rois, vol. II. Mohammed, sceau des prophètes. Les Quatre Premiers Califes. Les Omayyades. L’Âge d’or des Abbasides, traduit du persan par Hermann Zotenberg, Actes Sud/Sindbad, coll. « Thesaurus », 2001, p. 65-70 (réédition de la traduction française de 1867-1874).

(1) dîw (ou dîv) : démon (en persan).

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Le monde d'aujourd'hui - 3e - 2011-2012

7 Septembre 2011, 16:20pm

Publié par Aziz Sadki

LE MONDE D’AUJOURD’HUI

 

         Objectifs :

         - présenter le monde d’aujourd’hui, à l’aide de cartes, en l’expliquant par les évolutions principales au cours du XXe siècle (en croisant l’histoire et la géographie).

         - aider l'élève à se situer dans le monde d’aujourd’hui (éducation civique : démocratie et absence de démocratie).

        
I. LES HOMMES VIVENT AVANT TOUT EN ASIE

 

Carte : la population mondiale en 2005 (p. 8)

 

1° Quel continent concentre la majeure partie de la population mondiale ?

2° Quels sont les deux États les plus peuplés ?
La population mondiale est inégalement répartie entre les États et entre les continents. L’Asie, à elle seule, regroupe près deux êtres humains sur trois. Deux géants dominent, formant des foyers de population : la Chine et l’Inde (plus d’un être humain sur trois). L’Europe est ensuite le 3e foyer de population mondiale.

L’Asie est le continent le plus peuplé depuis l’Antiquité. Son avance s’est accrue au cours du XXe siècle (« explosion démographique » qui concerne surtout les États pauvres). La population des États riches augmente faiblement, étant entrés les premiers dans la « transition démographique ».

 

II. LA PLUPART DES HOMMES SONT PAUVRES, UNE MINORITE DOMINE ECONOMIQUEMENT LE MONDE

 

Carte : indicateur de développement humain (IDH) en 2004 (p.10)

 

3° Que traduit l’IDH (indicateur de développement humain) au point de vue de la répartition de la richesse dans le monde ?

L’IDH montre qu’il y a de grandes inégalités de développement entre les États riches du Nord (États-Unis, Europe, Japon...) et les États pauvres du Sud (Pérou, Ethiopie, Bengladesh...).

 

Cartes : les trois pôles de l’économie mondiale (p. 9) et les organisations commerciales régionales (p. 11)

 

4° Quels sont les principaux pôles économiques du monde ?

5° Quelle est la situation des ensembles en vert par rapport aux grands flux commerciaux mondiaux ?

L’Europe domine économiquement le monde en 1914, devant les États-Unis et le Japon. Aujourd’hui, quatre pôles dominent l'économie mondiale : Union européenne, États-Unis, Chine et Japon. Ceux appelés jusqu'ici la Triade ont pris une forte avance avec la révolution industrielle du XIXe siècle et après 1945 ils ont connu une forte croissance économique (pays capitalistes et libéraux). Le reste du monde, longtemps dominé (colonisation) et à l’écart des échanges mondiaux, a encore beaucoup de mal à suivre le rythme des États riches. Les États du Sud, qui forment la plus grande partie de la population mondiale forment aussi une périphérie dominée et dépendante économiquement des États de la Triade. Cependant, la montée rapide de la puissance économique chinoise fait que le terme de Triade n'est plus valable aujourd'hui. D’autres États émergent, comme l’Inde ou le Brésil. La domination économique n’est plus exclusivement occidentale.

Triade = États-Unis, Union européenne, Japon.

 

III. L’OCCIDENT DOMINE POLITIQUEMENT LE MONDE

 

Cartes des États du monde en 1914 et en 2007 (pages intérieures de couverture)

 

Quelle région domine le monde en 1914 ?
L’Occident (Europe, y compris Russie, plus Etats-Unis), mais surtout l’Europe.

 

7° Quelles sont les régions dominées ?
La plus grande partie du monde est dominée, l’Afrique en quasi-totalité et une grande partie de l’Asie.

 

Quelles sont les principales formes de domination ?

La principale est impériale, avec une forme particulière coloniale : le Royaume-Uni, la France et la Russie sont les plus grands pays colonisateurs. Mais l’Europe domine aussi économiquement le monde, suivie par les Etats-Unis, puis le Japon.

 

9° Quels sont les principaux changements intervenus depuis 1914 ?

C’est toujours l’Occident qui domine. Son modèle culturel influence profondément les autres aires culturelles (chinoise, hindoue, musulmane, africaine, mélanésienne...). Mais, l’Europe n’est plus la seule aujourd’hui. Elle a perdu une partie de sa puissance avec les deux guerres mondiales, le fascisme (nazisme en particulier) et la décolonisation. Elle retrouve, aujourd’hui, une place importante par la création de l’Union européenne. Mais, politiquement, le cœur de l’Occident s’est déplacé aux Etats-Unis, puissance hégémonique mondiale. Sa position s’est consolidée avec l’effondrement de l’URSS à partir de 1989 (fin de la guerre froide), mais est de plus en plus contestée. La Chine, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud, en particulier, commencent à remettre en cause la domination exclusive de l'Occident.

 

Les États sont désormais beaucoup plus nombreux et souvent plus petits (tendance à l’émiettement). Mais, il y a des États géants : Russie, Canada, États-Unis, Brésil, Chine, Inde et Australie. Bon nombre de nouveaux États sont apparus ou sont redevenus indépendants. D’abord parce que certains empires (russe pour partie, allemand, austro-hongrois, turc) ont disparu à la suite de la première guerre mondiale. Ensuite et surtout en raison de la décolonisation après 1945. Les États dominés en 1914 ont obtenu leur indépendance, soit par la guerre, soit par la négociation forcée. Tous les États du monde sont officiellement indépendants... mais, dans la réalité, la situation est plus complexe.

 

Remarques :

-         le retour de la puissance chinoise (qui s’ajoute en partie à celle du Japon) tend à limiter la domination de l’Occident.

-         l’empire russe n’a que partiellement disparu.

 

IV. NATION, DÉMOCRATIE ET ABSENCE DE DÉMOCRATIE

 

La plupart des États du monde s'organisent en nations. Le nationalisme est le principal moteur de l'histoire. Il est également le principal responsable des guerres, notamment des deux guerres mondiales. La démocratie s'est organisée dans le cadre intérieur de certaines nations. Elle cherche à le faire au-delà (Union européenne). Mais, il n'y a pas de démocratie mondiale (malgré l'existence de l'ONU...).

Trois mouvements politiques se sont puissamment concurrencés à l'époque contemporaine : le libéralisme, le socialisme (y compris sous la forme du communisme), nés au XIXème siècle et le fascisme, né au début du XXe siècle. Le premier domine aujourd'hui. Le second a presque entièrement disparu. Le troisième est battu (provisoirement).

 

Carte : les conflits entre 1999 et 2006 (p. 11)

 

Carte : la liberté dans le monde d’après l’association Freedom House, 2011

 

Freedom House 2011 map

  Légende :

- vert : liberté dominante

- jaune : liberté partielle

- violet : absence de liberté

 

10° Quelles sont les régions du monde qui connaissent le plus de conflits ?

11° Quelles sont les grandes régions qui connaissent la démocratie ?

12° Y a-t-il un lien entre  conflits et démocratie ?

On constate généralement des liens entre l’existence de conflits, le niveau de développement et la démocratie : la plupart des guerres concernent aujourd’hui des États pauvres, surtout en Afrique et en Asie. Les États de la Triade ont le niveau de vie le plus élevé et les conflits sont rares car la plupart sont des États démocratiques. Les États pauvres connaissent plus de conflits car ils sont souvent plus récents (frontières), ont une grande difficulté d’accès à la richesse et sont marqués par l’absence ou la faiblesse de la démocratie. La démocratie s'est depuis le XVIIe siècle et jusqu'ici avant tout implantée dans l'Occident, mais elle n’y est plus cantonnée. Ainsi, l’Inde est le plus grand État démocratique par sa population. En 2011, le "printemps arabe" déclenche une série de révolutions qui entraînent le renversement de dictatures (Tunisie, Égypte, Libye) et des luttes violentes, notamment en Syrie et au Yémen : les populations réclament plus de dignité et de justice, l'instauration de la démocratie et le partage des richesses.  Les États démocratiques sont généralement les plus puissants militairement et poursuivent des guerres, désormais et le plus souvent, à l’extérieur de leurs frontières (États-Unis, Royaume-Uni, France...), sur le territoire des États pauvres. Mais, les États autoritaires sont encore nombreux.

 

Remarques :

-         aucun État n’est suffisamment démocratique

-         la carte de Freedom House est indicative ; les critères retenus peuvent être légitimement discutés ; elle ne tient pas compte des changements intervenus dans l'année 2011 ("révolutions arabes"...)

-         la variété des situations est très grande, y compris à l’intérieur de chaque catégorie

-         il n’y a pas de démocratie à l’échelle mondiale et la démocratie n’est pas forcément le principe actif dans la relation entre les États.

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