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HISTOIRE GEOGRAPHIE CITOYENNETE

La Première guerre mondiale - 1914-1919 - 3e

22 Septembre 2009, 11:46am

Publié par histege

 

LA PREMIERE GUERRE MONDIALE

1914-1919

 

Chap 1 p 12-45

 

I. LES ORIGINES DE LA GUERRE

 

         Pourquoi la guerre ?

         Une guerre née en Europe.

 

1)     L’impérialisme

 

         Impérialisme : domination d’un Etat sur un autre Etat ou territoire.

 

         En 1914, l’Europe domine le monde par sa puissance politique, industrielle, commerciale et scientifique. Les rivalités impérialistes entre pays européens sont une des causes de la guerre. La Grande-Bretagne et la France ont les deux plus vastes empires coloniaux. L’Allemagne cherche à agrandir ses colonies et entre en conflit avec la France à propos du Maroc. Il y a aussi des rivalités qui s’exercent à l’intérieur de l’Europe : les Russes et les Autrichiens se disputent les Balkans.

 

2)     Le nationalisme

 

         nationalisme : attitude qui privilégie une nation par rapport aux autres.

 

         Le nationalisme est aussi une cause de la guerre : des pays réclament des territoires,  comme l’Alsace-Lorraine pour la France aux dépens de l’Allemagne ou des territoires en Autriche-Hongrie pour l’Italie. Dans l’empire d’Autriche-Hongrie, les minorités nationales réclament leur indépendance (Serbes, Tchèques…). Les Balkans sont une poudrière nationaliste.

 

3)     L’engrenage fatal

 

         Face aux tensions, deux grandes alliances se forment :

 

         Coller la carte de l'Europe à la veille de la guerre.

 

         La plupart des pays renforcent leurs armements et allongent la durée du service militaire. On frôle plusieurs fois la guerre, à propos du Maroc et des Balkans.

 

         L’assassinat de François-Ferdinand, héritier de l’Empire d’Autriche-Hongrie, par un étudiant bosniaque (Gavrilu Princip) le 28 juin 1914 déclenche la guerre. L’Autriche déclare la guerre à la Serbie. Chacun mobilise pour la guerre, l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie d’un côté, la Serbie, la Russie, la France et le Royaume-Uni de l’autre.

 

II.  LES TROIS PHASES D’UNE GUERRE LONGUE

 

         Objectifs :

         - pourquoi une guerre longue ?

         - définir les principales phases de la guerre

         - comment expliquer la victoire finale des alliés ?

 

         Frise chronologique

 

         Les populations sont patriotes et partent avec enthousiasme car elles croient que la guerre sera courte.

 

1)     L'échec de la guerre de mouvement, 1914

 

         guerre de mouvement : opérations qui consistent à prendre de vitesse l'armée adverse (en parcourant le plus de terrain possible pour la détruire rapidement).

 

         A l’Ouest, en août 1914, les Allemands envahissent la Belgique neutre et le nord de la France (plan Schlieffen), cherchant à déborder et à cerner l’armée française. Mais, l’armée française contre-attaque et arrête l’avancée allemande (bataille de la Marne, septembre 1914).

 

         A l’Est, les Russes avancent rapidement avant d’être arrêtés en août 1914 par les Allemands qui remportent la bataille de  Tannenberg.

 

         Ainsi, à la fin de l'année 1914, les fronts ne bougent plus, c’est l’échec de la guerre de mouvement.

 

2)     Une longue guerre de position, 1914-1917

 

         guerre de position : les armées creusent des tranchées, cherchent à ne pas reculer et à user l’adversaire, sans progresser réellement.

 

         Les armées ne progressent presque plus ; pendant trois ans et demi, ce sera une guerre de position :

         - une guerre de tranchées : on s’enterre dans des tranchées et on se combat avec une rare violence.

         - une guerre de matériels, avec de nouvelles armes (casques, lance-flammes, gaz asphyxiants, chars, canons lourds, ballons, avions, sous-marins).

         - une guerre qui utilise les hommes sans compter (chair à canon), ce sont de véritables boucheries.

 

         En 1915, l'Empire ottoman entre en guerre du côté de l’Allemagne et de l’Autriche et l’Italie du côté des Alliés. Mais, toutes les attaques pour percer le front échouent entre la fin 1914 et le début 1918 : à Verdun (février-juin 1916), les Allemands et les Français perdent chacun près de 300 000 hommes.

 

3)     Le tournant de 1917 et la victoire de l’Entente en 1918

 

         La guerre de position entraîne la lassitude des soldats et des civils. En Russie, une révolution prend le pouvoir en 1917 et fait la paix avec l’Allemagne (paix séparée de Brest-Litovsk, mars 1918). Les Etats-Unis entrent en guerre contre l’Allemagne (avril 1917).

 

         De mars à juillet 1918, les Allemands lancent plusieurs attaques désespérées à l’oOest. Mais, les alliés, commandés par le général Foch, avec les Américains, des chars et l’aviation, contre-attaquent (deuxième guerre de mouvement et deuxième bataille de la Marne) et les Allemands se replient. L’Empire ottoman, l’Autriche-Hongrie... sont vaincus. L’Allemagne signe l’armistice le 11 novembre 1918 à Rethondes.

 

III. UNE GUERRE TOTALE

Qu’est-ce qu’une guerre totale ?

 

         Guerre totale : mobilisation entière d'un Etat pour la guerre, qui devient la seule priorité.

 

1) La mobilisation des hommes

 

         La population est entièrement mobilisée :

- Au front, on envoie sans compter des millions de soldats (les "poilus"), même amenés des colonies. Ils servent de « chair à canon » (boucheries dans les tranchées).

        - A l'arrière : les femmes remplacent les hommes pour les travaux agricoles, dans les usines et les bureaux. Ex : les « munitionnettes » dans les usines d’armement.  Des hommes sont également recrutés dans les colonies pour les mêmes raisons. Les populations souffrent de la pénurie.

 

2) Une économie de guerre

 

- La guerre accélère les innovations techniques et scientifiques : guerre industrielle, avec des armes beaucoup plus destructrices (casques, lance-flammes, gaz, chars, canons lourds, ballons, avions, sous-marins).

- L'économie devient une économie de guerre. L'Etat renforce le dirigisme économique : il contrôle les entreprises et les transforme en usines d'armement (ex : Renault : 260 000 obus par jour).

- Pour financer la guerre, les gouvernements font des emprunts.

 

3) L'encadrement des esprits

 

         C’est aussi une guerre psychologique. Les gouvernements  font de la :

- censure : contrôle de l'information par l'Etat (courrier des soldats, journaux…).

- propagande, avec du "bourrage de crânes" (ex : un petit combat est faussement présenté comme une grande victoire).

- répression quand il y a des grèves et des mutineries (refus d’obéissance aux ordres). Voici, par exemple, la complainte des soldats de Craonne, lors de l'offensive désastreuse du général Nivelle sur le Chemin des Dames en 1917, interprétée par Marc Ogeret :

 


Chanson de Craonne
envoyé par Horadrim. -
 

La guerre totale entraîne un renforcement du nationalisme chez les civils et une brutalisation des esprits et des attitudes chez le soldat. Elle déclenche, pour partie, une réaction pacifiste.

 

 

CLEMENCEAU Georges (1841-1929) :

 

 Homme politique français. Membre du parti radical (parti de gauche), il est plusieurs fois président du Conseil (1er ministre), notamment à la fin de la guerre (à partir de novembre 1917). Pousse l'armée à prendre l'offensive et refuse de négocier. Surnommé le Tigre, il contribue beaucoup à la victoire par sa ténacité.

 

IV. LE BILAN DE LA GUERRE

 

1) Un bilan désastreux pour l'Europe

 

La guerre fait 10 millions de morts et de nombreux blessés (mutilés : « gueules cassées »…), de veuves et d’orphelins, ce qui provoque la dénatalité (« classes creuses »). Les Arméniens ont subi un génocide (massacre de masse) par les Turcs. La guerre entraîne aussi de grandes destructions (régions industrielles du Nord et Nord-Est de la France…).

         Les gouvernements sont endettés (dépenses et emprunts), les monnaies perdent de leur valeur et l’inflation (hausse des prix) touche tout le monde. Ce n'est plus l'Europe, mais les Etats-Unis qui sont désormais le cœur économique du monde (banquiers de l'Europe : 1/2 or mondial, avec domination de Wall Street et du dollar).

         Les pays colonisés, qui ont participé à la victoire, veulent leur indépendance.

 

2) Une nouvelle carte politique de l'Europe

 

         Les vainqueurs se réunissent à la conférence de la paix à Paris en 1919-1920, mais ils sont divisés : Wilson (président américain) veut faire triompher le droit des peuples à choisir leur destin (autodétermination) ; les Français (Clemenceau) cherchent à affaiblir définitivement l'Allemagne pour garantir leur sécurité tandis que les Britanniques (Lloyd George) sont moins durs avec elle.

         Plusieurs traités de paix sont signés avec les Etats vaincus et redessinent les frontières.

Exemple :

Conditions imposées par les vainqueurs à l'Allemagne au traité de Versailles du 28 juin 1919

territoires

Forces militaires

Responsabilités

-         Alsace-Lorraine rendue à la France…

-         Perte des colonies

-         Doit reconnaître les nouveaux pays : Autriche, Tchécoslovaquie, Pologne

-         armée réduite à 100 000 hommes maximum

-         interdiction du service militaire

-         interdiction de fabriquer des chars

-         Allemagne déclarée responsable de la guerre

-         Doit payer des réparations de guerre

 

         - Les empires disparaissent : Russie, Turquie, Autriche, Allemagne. Les vainqueurs parlent de la victoire de la démocratie.

         - Des Etats comme l’Allemagne perdent beaucoup de territoires.

         - Des territoires deviennent indépendants : Pays baltes, Pologne, Yougoslavie, Tchécoslovaquie, Syrie, Irak...

         La Société des Nations (S.D.N.) est créée pour garantir la paix.

         Mais les Italiens, vainqueurs, n'obtiennent pas les territoires qu'ils réclament, ce qui favorise l'apparition du fascisme avec Benito Mussolini.

 

3) La révolution en Russie et ses conséquences en Europe

 

         Le pouvoir absolu du tsar, qui dirige la Russie, est affaibli par la guerre (9 millions de morts, de blessés et de prisonniers et difficultés de ravitaillement pour la population). En février 1917, une manifestation de femmes, d'ouvriers et de bourgeois à Petrograd réclame du pain. Elle se transforme en révolution qui renverse le tsar. Des soviets (assemblées populaires composées d’ouvriers, paysans et soldats) se forment dans le pays et un gouvernement provisoire est créé (socialistes et modérés) qui poursuit la guerre.

Les bolcheviks (communistes) dirigés par Lénine organisent une nouvelle révolution. En octobre (nuit du 24/25) 1917, ils prennent le pouvoir par la force. Lénine, chef du nouveau gouvernement fait partager les grandes propriétés terriennes entre les paysans, donne le contrôle des usines aux ouvriers et négocie la paix avec l’Allemagne (signée le 3 mars 1918  : paix de Brest-Litovsk). Puis, il nationalise (les entreprises privées passent sous le contrôle de l’Etat) les industries et le commerce et interdit toute opposition politique.

         Mais la guerre civile éclate entre les bolcheviks (“rouges”) et les royalistes (“blancs”), ces derniers soutenus par la France et le Royaume-Uni. Mais, l'Armée rouge finit par gagner (1920).

         Dans la plupart des pays d’Europe, les tentatives en 1919-1920 pour imiter la révolution russe échouent : les révolutions en Allemagne et en Hongrie sont écrasées, les grèves et les manifestations, comme en France, sont réprimées. Mais en 1919 Lénine crée la IIIe Internationale (Internationale communiste) pour organiser la révolution mondiale et regrouper les partis communistes qui  commencent à se créer.

 

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